L’analyste militaire du journal israélien Haaretz, Amos Harel, a souligné qu’« Israël est actuellement confronté à un dilemme stratégique distinct, à Gaza comme au Liban », en imputant la responsabilité au Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Cette situation difficile est exacerbée par un dirigeant dont la principale préoccupation est sa survie personnelle et sa fuite devant la loi », a-t-il indiqué.
Selon lui, « Netanyahu ne présente pas au public israélien une image de la gravité de la situation sécuritaire et politique, mais répand plutôt des mythes sur les succès et les réalisations, ainsi que de faux espoirs de victoire absolue ».
Il a ajouté que Netanyahu était enclin à approuver la direction d’une délégation dirigée par le chef du Mossad, David Barnea, pour les négociations au Qatar. Mais Harel et d’autres journaux israéliens ont souligné que le mandat accordé à la délégation dans les négociations n’était pas clair. Lors des précédents cycles de négociations au Caire, Netanyahu avait demandé à la délégation de se contenter d’écouter les propositions présentées et de ne pas les négocier.
L’analyste militaire a poursuivi : « La clé du progrès de la part d’Israël est liée à la décision de Netanyahu de donner aux négociateurs une marge de manœuvre qui permettrait de parvenir à un accord dans un court laps de temps et pendant le mois de Ramadan. »
« Plus de 160 jours après le début de la guerre, il n’y a plus de temps pour les rusés», a-t-il conclu.
Selon l’AFP, le chef des services de renseignement israélien, David Barnea, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahman Al-Thani, et des responsables égyptiens devraient se rencontrer lundi à Doha pour parler d’un éventuel accord de trêve à Gaza.
Les pays médiateurs — Qatar, Etats-Unis et Egypte — ne sont pas parvenus jusqu’ici à arracher un accord sur un échange d’otages retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens, et un cessez-le-feu dans le territoire dévasté par plus de cinq mois de guerre contre la bande de Gaza.
« Israël » avait annoncé vendredi l’envoi d’une délégation à Doha, sans préciser la date, après que le mouvement de résistance palestinien a infléchi sa position.
Le Hamas, qui exigeait jusqu’à vendredi un cessez-le-feu définitif à Gaza avant tout accord sur les otages, est désormais prêt à une trêve de six semaines, avait indiqué à l’AFP un de ses responsables.
Dans le cadre de cette trêve, 42 otages — femmes, y compris des soldates, enfants, personnes âgées et malades — pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens, selon que les otages soient des civils ou des militaires, et au rythme d’un otage par jour, avait ajouté ce responsable sous couvert d’anonymat.
Selon la chaîne hébraïque Kan, les revendications du Hamas qui ont été discutées dimanche au sein de l’entité sont :
1- La Russie et la Turquie garantissent l’accord, ce que rejette Israël.
2- Libérer toutes les personnes qui avaient été libérées dans le cadre de l’accord Shalit, mais qui ont été de nouveau arrêtées (Israël est prêt à libérer certaines d’entre elles).
3- Le Hamas a déclaré qu’il ne serait pas en mesure de s’engager sur le nombre de personnes kidnappées qui pourraient être libérées avant la première semaine du cessez-le-feu.
Cependant, le dilemme est qu’il n’y a toujours pas d’accord sur cette question au niveau politique et sécuritaire israélien.
Alors que les deux membres du cabinet de guerre, Benny Gantz et Gadi Eizenkot, se tiennent à la tête de la coalition qui aspirent à un accord, Netanyahu dirige une coalition non déclarée pour contrecarrer et torpiller tout accord potentiel.
De hauts responsables israéliens estiment que Netanyahu s’efforce de gagner du temps et de « saboter » les pourparlers, en tentant continuellement de renvoyer la décision au mini cabinet de sécurité, après le « cabinet de guerre », où il dispose dans un premier temps d’une majorité qui vote en faveur de ses orientations.
Source: Divers