Le lundi 18 mars l’armée d’occupation israélienne a tué un haut-officier de la police de Gaza, le colonel Faeq al-Mabhouh pendant l’offensive qui a visé l’hôpital al-Chifa dans la ville de Gaza.
Cet assassinat a été revendiqué par le compte arabophone du ministère israélien Affaires étrangères sur X en le décrivant comme étant « le chef de la Direction des opérations de l’appareil de sécurité intérieure de l’organisation terroriste Hamas ».
Version israélienne démentie
Sur les réseaux sociaux, des internautes ont démenti cette version des faits.
Selon l’activiste Adham Abou Salmiya, ce colonel était « le responsable des opérations de la police civile et il a longtemps travaillé pour préserver la sécurité sociétale pendant la guerre et auparavant ».
« Ce crime de guerre israélien a pour but d’affecter le système de commandement du front intérieur », a-t-il jugé.
Un autre internaute, Fayed Abou Chamaleh a rappelé sur X que l’entité hébraïque a tué Mabhouh pour la simple raison qu’il était responsable d’assurer les aides vers le nord de la bande de Gaza.
« Les camions sont passés ces deux derniers jours sans chaos, ni massacre, ni bousculade ni blessés ni martyrs. Mais ceci n’a pas plu à l’occupation qui l’a assiégé. Et il s’est élevé en martyr et en héros », a tweeté Abou Chamaleh.
Un troisième internaute, Youssef al-Damouki, a indiqué que le colonel palestinien a supervisé l’entrée de 13 camions d’aide vers le nord de la bande de Gaza sans aucune difficulté et distribuait l’aide aux gens avec équitabilité.
Tentative de substituer le Hamas par les tribus
Le Bureau médiatique de Gaza a rendu hommage à cet officier rappelant qu’il travaillait aussi dans la coordination entre les tribus de Gaza et l’UNRWA pou faire entrer les aides humanitaires vers le nord de Gaza.
A noter que les médias palestiniens ont rendu compte ces dernières semaines qu’Israël avait tenté de substituer la police palestinienne de Gaza par les tribus mais celles-ci ont catégoriquement refusé.
Selon al-Jazeera, le coordonnateur des travaux du gouvernement israélien avait tenté de rentrer en contact en personne avec les notables de ces tribus pour qu’elles prennent en charge les fonctions gouvernementales que le Hamas occupe depuis 2007. Mais ces notables ont refusé sa proposition de coopérer avec Israël et ont informé des responsables onusiens qu’ils ne collaboreront qu’avec les appareils de sécurité à Gaza.
Ils ont exprimé leur disposition à contribuer à faire entre les aides mais a condition de collaborer avec les forces de sécurité.
Abou Salmane al-Moughanni, l’un de ces notables a déclaré que les tribus ne peuvent accepter de se substituer au gouvernement qui a été choisi par le peuple.
« Les tribus ne peuvent pas conduire le pays et leur mission consiste à soutenir le gouvernement dans son travail », a-t-il ajouté.
Le Hamas a salué cette position des tribus qui « ont refusé de répondre aux plans malveillants de l’occupation sioniste », selon son communiqué qui a accusé les Israéliens de vouloir « altérer le rang national palestinien ».
Hamas: Gaza n’est pas une société tribale
Evoquant la tentative israélienne de semer la zizanie parmi les composantes de la société palestinienne de Gaza, le membre du bureau politique du Hamas Bassem Naïm a indiqué que la nature de la composition démographique dans la bande de Gaza ne dépend pas des familles seulement.
Selon lui, le niveau de pouvoir dont dispose ces tribus est très limité et faible et elles ne peuvent pas gérer une société qui comprend près de deux millions et 300 mille habitants.
Il a rappelé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’était engagé des les premiers jours de la guerre qu’il ne permettra pas au Hamas de rester au pouvoir dans l’enclave. Naïm a aussi accusé l’Autorité palestinienne d’avoir tenté elle aussi de récupérer le pouvoir à Gaza « sur le dos des chars et des projets israéliens hypocrites ».
Les médias israéliens avaient évoqué ces deniers jours l’existence d’un plan de l’armée israélienne destiné à diviser la bande de Gaza en plusieurs zones contrôlées par les tribus lesquelles seraient aussi chargées de distribuer les aides humanitaires.
L’assassinat en lien avec le projet israélien pour les tribus
Deux analystes ont été interrogés par le site d’information palestinien Arabs48 sur cet assassinat.
Selon Ibrahim al-Madhoune, cet assassinat s’inscrit dans le cadre des attaques qui ont visé les cadres de la police et des forces de securité dans les provinces de Gaza.
Cet assassinat « veut dire que l’occupation voudrait semer le chaos raison pour laquelle elle vise les comités populaires et la police qui oeuvrent de concert pour assurer la stabilité à Gaza ».
Selon un autre analyste, Oussama al-Maghir, en cette phase, la supervision de l’aide et leur distribution constitue le titre du pouvoir et de contrôle dans l’enclave et Israël voudrait interdire au Hamas d’avoir cette image.
« Le but essentiel de l’assassinat d’al-Mabhouh est d’éliminer toutes les bases du pouvoir civil du mouvement Hamas pour qu’il ne puisse pas être capable de contrôler le terrain et les habitants de Gaza », a-t-il souligné indiquant que d’autres assassinats semblables avaient aussi eu lieu, manifestement dans le même objectif.
Et de conclure : « à travers ces assassinat, Israël œuvre pour relier les tribus et les familles avec lui politiquement et sécuritairement dans le cadre d’un nouveau gouvernance qu’il tente d’imposer pour le Jour suivant après la guerre ».
Source: Divers