À peine l’armée libanaise a-t-elle entamé son premier déploiement à al-Khiam au sud du Liban que l’armée d’occupation a bombardé cette ville.
Un drone israélien a bombardé la place de cette ville tuant une personne et en blessant deux autres, ont rapporté les médias libanais.
Quelques heures auparavant, le commandement de l’armée libanaise avait annoncé que ses unités ont été déployées dans cinq points autour de cette ville, en coordination avec la FINUL, simultanément avec le retrait de l’armée israélienne de Wata al-Khiam en direction de Sarda dans la plaine d’al-Khiam. Elle a aussi indiqué que le bataillon d’ingénierie de sa 7e brigade a ouvert plusieurs routes menant de cette ville à la localité de Marjayoun après avoir déblayé les décombres et les munitions qui n’ont pas explosé depuis l’offensive israélienne.
Elle a précisé avoir coordonné avec le Comité de surveillance chargé de l’application du cessez-le-feu avant son déploiement et demandé aux citoyens de ne pas se rendre à Khiam avant qu’une décision des autorités compétentes ne leur permette d’y entrer.
Trahison flagrante
Le Premier ministre sortant Najib Mikati a vivement condamné le raid israélien contre Khiam, le qualifiant de « trahison flagrante ».
« Cette trahison flagrante viole toutes les garanties données par les parties ayant parrainé l’accord de cessez-le-feu, à savoir les États-Unis et la France. Il leur incombe désormais de prendre une position claire sur ce qui s’est passé et de freiner l’agression israélienne, a-t-il condamné dans un communiqué publié ce jeudi. « Ces violations relèvent de la responsabilité du Comité de surveillance chargé de superviser l’application du cessez-le-feu. Il lui est demandé de traiter immédiatement et fermement ce qui s’est produit et de prévenir toute répétition. »
Encore des raids et des dynamitages de maisons
D’autres violations ont également eu lieu. Les avions de guerre ennemis ont survolé intensivement le district de Marjayoun et la région de Zahrani au sud du Liban ainsi qu’à Rachaya, la Bekaa-Ouest, et le secteur oriental, tandis qu’un drone ennemi a ciblé le quartier Oueini à Bint Jbeil, a aussi indiqué l’agence officielle ANI
En même temps, l’armée d’occupation poursuit le dynamitage des maisons dans les deux localités Chamaa et Teir Hrfa, dans le secteur occidental. Une politique destinée à ne plus permettre à leurs habitants d’y retourner.
Appel pour une enquête internationale
Amnesty international a réclamé une enquête dans les raids israéliens meurtriers contre le Liban notamment 4 raids séparés qui ont fait 49 civils martyrs au moins de plusieurs familles, pour savoir s’il ne s’agit pas de crimes de guerre au vu du droit international.
Le communiqué de l’ONG rappelle que, les forces israéliennes ont bombardé illégalement des bâtiments résidentiels à Ras al-Aïn dans la Bekaa du nord le 29 octobre, la ville de Baalbek le 21 octobre, le siège de la municipalité de la ville de Nabatiyeh au sud le 16 octobre et le village Aïto au nord du Liban le 14 octobre.
Aucun avertissement au préalable n’avait été émis avant ces bombardements, a-t-elle indiqué.
Invitant le gouvernement libanais à réclamer une session spéciale au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour mettre sur pied un mécanisme d’enquête indépendante sur les violations et les crimes présumés commis par tous les protagonistes du conflit », elle a précisé qu’« il faut aussi accorder à la Cour pénale internationale un mandat sur les crimes édictés par la loi de Rome et commis contre le Liban ».
Le communiqué de l’organisation indique : « Amnesty International a mené des entretiens avec 35 survivants et témoins, a mené une enquête sur les sites des attaques à Nabatiyeh, Aïto et dans la ville de Baalbek, et a visité un hôpital où certains des blessés ont été soignés. Les chercheurs ont également pris des photos des restes des munitions utilisées lors des attaques afin que les experts de l’organisation en charge de cette tâche puissent les identifier. L’équipe de recherche a également vérifié l’authenticité de dizaines de clips vidéo et de matériel photographique obtenus auprès de sources locales et disponibles sur les réseaux sociaux, et a examiné des images satellite des sites des raids. »
Elle a indiqué avoir envoyé une lettre « aux autorités israéliennes le 11 novembre leur demandant des informations sur les objectifs militaires visés sur ces sites et les mesures prises pour éviter ou minimiser les pertes civiles, mais elle n’avait pas reçu de réponse avant de publier cette déclaration ».
Source: Divers