Les affrontements intermittents se poursuivent entre la milice kurde des Forces démocratiques syriennes et les milices pro turques dans le nord et le nord-est syrien.
Dans les dernières évolutions, les FDS imposent un contrôle sous le feu sur des rues de la ville d’Alep, au nord de la Syrie, a rapporté le correspondant de la chaine de télévision libanaise d’information al-Mayadeen. Il a précisé que leurs snipers sont déployés sur les hauts bâtiments qui surplombent des quartiers importants de cette ville depuis qu’ils ont pris le contrôle de l’entrée nord de la ville d’Alep.
Auparavant des accrochages violent avaient éclaté dans la nuit de vendredi à samedi puis se sont poursuivis dans la journée de samedi après que deux membres de l’Administration militaire syrienne sont entrés par erreur à Alep puis ont été tués.
« On peut dire que les accrochages se sont calmés mais on ne peut dire qu’ils sont terminés. Plusieurs accrochages ont éclaté ces derniers jours », a expliqué le correspondant de cette chaine selon lequel des miliciens des FDS sont aussi présents dans les deux quartiers cheikh Maqsoud et Achrafiyah. Les habitants de la ville d’Alep réclament de les faire sortir afin de rétablir la sécurité et d’empêcher d’autres débordements sécuritaires, a-t-il ajouté.
Samedi, les FDS avaient assuré avoir tué 17 combattants des factions syriennes pro turques et blessé 40 autres lorsqu’ils ont attaqué deux de leurs positions à Abou Qalqal et Alouche.
Les FDS ont rendu compte d’un ciblage aux roquettes sur des positions de l’Armée nationale syrienne (ANS) à proximité du barrage de Tichrine. Les forces turques ont riposté en bombardant un village au sud de la ville de Ain al-Arab (Kobané) causant des blessés parmi les habitants.
17 mille militaires turcs en Syrie
La présence militaire turque s’est renforcée en Syrie depuis la chute de l’ancien régime, constatent de médias syriens. 17 mille militaires turcs se trouvent sur le sol syrien sans compter les combattants des factions armées affiliées à l’ANS, soutenue par Ankara.
Alors que les autorités turques nient toute velléité de vouloir affecter la sécurité dans ce pays, elles refusent de préciser la date de retrait de leurs forces.
Le journal Beni Shafaq proche du parti au pouvoir Justice et Développement (APK) a laissé entendre dans un article qu’Ankara envisage de renforcer sa présence militaire en Syrie en établissant des bases à Damas et Homs, ainsi qu’à Tartous et Lattaquié.
Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a souligné samedi lors d’un entretien téléphonique avec son homologue américain Antony Blinken que les combattants kurdes syriens ne pouvaient pas être tolérés en Syrie.
Fidan a expliqué à son homologue qu’il était « important d’agir en coopération avec la nouvelle administration syrienne afin de garantir la stabilité de la Syrie et de mener à bien la période de transition d’une manière ordonnée », a rapporté le porte-parole.
Les nouvelles autorités syriennes à Damas ont annoncé mardi dernier un accord avec « tous les groupes armés » pour leur dissolution, précisant qu’ils allaient être intégrés au ministère de la Défense.
Cet accord ne concerne cependant pas les Forces démocratiques syriennes.
14 Syriens exécutés. 300 arrestations
La situation sécuritaire en Syrie demeure fragile. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, tribune médiatique de l’opposition pro occidentale siégeant à Londres, 14 citoyens syriens ont été tués pendant 24 heures, entre vendredi soir et samedi soir, dans les régions de Banias, Jableh et la province ouest de Hama.
Il a indiqué que des groupes kidnappent les citoyens puis les tuent avertissant qu’une catastrophe pourrait se produire si cette situation perdure.
Evoquant des vidéos sur les réseaux sociaux montrant des hommes armés maltraitant des hommes interpellés, voire une exécution sommaire, le directeur de l’OSDH a affirmé que « certains individus –dont des informateurs– ont été interpellés et tués immédiatement, ce qui est totalement inacceptable ». Un appel lancé par un milicien non identifié proche du pouvoir en place avertit les auteurs de ces exécutions extrajudiciaires de ne pas diffuser leurs images, car elle ternit l’image du nouveau pouvoir.
L’administration militaire a arrêté en moins d’une semaine 300 personnes accusées d’avoir été « des informateurs des anciens services de sécurité, des hommes armés fidèles au régime et pro-iraniens, des militaires et des officiers de grades inférieurs », selon l’OSDH mais aucune personnalité notoire n’a été interpelée ».
Mais selon le site Erem News, l’Administration militaire a arrêté samedi un ex-député et militaire, Abou Ali Raslane, dans la ville d’Alep.
Explosion à Adra
Une explosion est survenue ce dimanche dans un entrepôt d’armes près de la localité industrielle Adra, à une trentaine de kilomètres de la banlieue de Damas.
Elle aurait fait au moins 11 morts, des civils en majorité, selon l’OSDH qui l’a attribuée à une « probable » frappe israélienne.
Selon l’AFP, cette accusation a été démentie par une source militaire israélienne qui a dit « que les forces de Défense israéliennes n’ont pas frappé la zone ».
Depuis la chute d’Assad, « Israël » a mené des centaines de frappes sur le territoire syrien en ciblant des sites militaires, affirmant vouloir éviter que l’arsenal du précédent pouvoir ne tombe entre les mains des nouvelles autorités.
Source: Divers