Le ministère iranien des Affaires étrangères a publié un rapport détaillant la longue liste des actions historiquement hostiles des États-Unis contre la République islamique, condamnant l’approche hypocrite de Washington envers le pays.
Le ministère a rendu publique mercredi le rapport qui comprend toute une série d’actions hostiles des États-Unis à l’encontre de l’Iran, comme le rétablissement de sa politique dite de « pression maximale » envers la République islamique.
Cette politique qui a commencé sous l’ancienne présidence de Donald Trump et poursuivie sous l’administration actuelle, a été renforcée par un nouveau « Mémorandum présidentiel sur la sécurité nationale » signé le 4 février, ordonnant une intensification des pressions économiques et politiques contre l’Iran.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que cette politique s’inscrit dans le cadre de l’hostilité de longue date des États-Unis envers l’Iran.
Le rapport souligne que la « pression maximale » ne s’est jamais véritablement interrompue après la fin du mandat de Trump. L’administration Biden a non seulement maintenu les sanctions existantes, mais a également imposé des centaines de plus.
Le ministère a réitéré l’engagement de la République islamique à résister à de telles mesures coercitives, soulignant qu’aucune nation ne devrait être soumise à des pressions économiques illégales et injustes.
« La double approche révèle l’hypocrisie des États-Unis »
Les États-Unis adoptent cette politique tout en appelant simultanément à des négociations avec l’Iran sur la question nucléaire, a indiqué le ministère, notant qu’une telle attitude contredit la rhétorique de Washington.
L’Iran réitère avoir soutenu la diplomatie et participé de bonne foi aux négociations mais rappelle en même temps que les tactiques de pression et d’intimidation n’ont jamais donné de résultats en ce qui concerne les relations avec la République islamique.
Les autorités iraniennes préviennent qu’une telle approche contradictoire ne fait qu’aggraver la méfiance et sape toute possibilité d’engagement diplomatique significatif.
La violation de l’accord nucléaire par les États-Unis
Le rapport a également souligné le retrait unilatéral des États-Unis du Plan global d’action commun (PGAC), qui a été signé en 2015 entre l’Iran et les 5+1 (Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne + les États-Unis).
L’ancienne administration Trump s’est retirée de l’accord en 2018, de manière unilatérale et illégale, malgré son approbation par le Conseil de sécurité de l’ONU. Elle a ensuite rétabli les sanctions que l’accord avait levées et accentué encore davantage la pression économique sur la République islamique.
L’abrogation de l’accord par Washington intervient malgré son plein respect par l’Iran, comme l’a confirmé l’Agence internationale de l’énergie atomique, rappelle encore le texte.
« Au cours des quatre dernières années, malgré des négociations intensives pour relancer le PGAC, Washington, tout en prétendent vouloir revenir à l’accord, n’a jamais été disposé à respecter ses engagements au titre du PGAC ni à lever les sanctions contre la nation iranienne, d’autant plus qu’il a empêché, sous divers prétextes et à différentes occasions, les négociations d’aboutir à une conclusion définitive », a-t-il ajouté.
Une hostilité enracinée dans l’histoire
Le rapport évoque la longue histoire des actions agressives des États-Unis contre l’Iran, remontant au coup d’État orchestré par la CIA en 1953.
Il énumère de nombreux exemples, notamment le soutien militaire de Washington et d’autres cas de soutien à l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein pendant la guerre qu’il a imposée à l’Iran de 1980 à 1988, le gel des avoirs iraniens et les provocations militaires.
Par ailleurs, il accuse Washington d’avoir ordonné l’assassinat du général de corps d’armée Qassem Soleimani en 2020 et d’avoir aplani le terrain aux assassinats de scientifiques nucléaires iraniens par ‘Israël’, qui a tué au moins sept d’entre eux.
Le rôle des États-Unis dans l’instabilité régionale
Le rapport rejette en même temps les accusations américaines selon lesquelles l’Iran soutiendrait le terrorisme, affirmant que la République islamique est, elle-même, la principale victime du terrorisme dans la région.
Il met en avant les sacrifices des forces iraniennes dans la lutte contre le groupe terroriste Daech et d’autres groupes terroristes.
Le ministère iranien accuse également Washington d’entretenir l’instabilité régionale en soutenant des groupes comme Daech, Al-Qaïda et Hayat Tahrir al-Cham dans le but de servir ses intérêts géopolitiques.
Le texte dénonce également le fait que les États-Unis cherchent à présenter le soutien iranien aux mouvements de résistance régionaux, qui luttent contre l’occupation et l’agression meurtrières israéliennes, comme une forme d’encouragement au « terrorisme »; c’est un prétexte auquel ils recourent pour protéger le régime israélien de toute responsabilité pour ses atrocités contre les peuples de la région, y compris les membres des mouvements de résistance.
« Qualifier de « soutien au terrorisme », les aides de l’Iran aux groupes de résistance et aux nations musulmanes de la région, qui luttent pour la libération de leur terre et de la dignité humaine contre un régime d’occupation, ne change pas la réalité », a-t-il souligné.
« Blâmer la République islamique d’Iran est une tentative vaine des États-Unis de protéger le régime sioniste de toute responsabilité et d’échapper également à leur propre responsabilité de soutenir les crimes de ce régime », a-t-il ajouté.
Violations des droits de l’homme et la guerre économique menée par Washington
Le ministère iranien a également condamné l’hypocrisie des États-Unis en matière de droits de l’homme. Tout en se disant défenseur des libertés, Washington soutient les exactions israéliennes à Gaza et impose des sanctions qui affectent directement le peuple iranien, dénonce encore le rapport.
Le texte rappelle qu’au plus fort de la pandémie de COVID-19, les États-Unis ont même intensifié leurs sanctions, aggravant la crise humanitaire en Iran. Ces politiques, selon Téhéran, contredisent les discours américains sur les droits humains et visent directement à exercer une pression injustifiée sur le peuple iranien.
La réponse de l’Iran : une diplomatie de fermeté et de dignité
Face à l’attitude américaine, les dirigeants iraniens, inspirés par les principes de « dignité, sagesse et opportunité », refusent de négocier sous pression, souligne le document.
Le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei, a réitéré que s’engager dans des négociations sous la contrainte était irrationnel et porterait atteinte à la souveraineté de l’Iran.
Téhéran reste toutefois ouvert à une diplomatie qui préserve ses intérêts nationaux.
L’Iran qui se dit engagé aux solutions diplomatiques, prévient que toute agression contre sa sécurité nationale serait confrontée à une réponse décisive, a souligné le ministère, s’engageant à continuer de préserver les intérêts de la République islamique en adoptant une position de force et à garantir que la souveraineté du pays et la stabilité régionale restent non négociables.
Source: Avec PressTV