Les deux palais présidentiels, le ministère de la Défense et le quartier général de l’armée syrienne ont été les cibles de raids israéliens ce mercredi sur la capitale syrienne Damas.
La télévision officielle syrienne a fait état de deux vagues de frappes israéliennes ce mercredi après-midi sur le secteur du quartier général de l’armée, dans le centre de la capitale.
Images de l’armée d’occupation israélienne du bombardement du QG de l’armée syrienne.
Images de la chaine qatarie al-Jazeera
Images des destructions causées par les raids israéliens sur les batiments du ministère de la Défense et du QG de l’armée syrienne.
Par la suite, le Palais présidentiel Tichrine puis le Palais du Peuple où réside le président par intérim Ahmad al-Charaa ont été bombardés.
Images d’amateur du bombardement de l’un des deux palais présidentiels.
Selon l’agence Reuters, 5 tués ont été enregistrés dans les rangs des forces de sécurité après les raids sur le ministère de la Défense à Damas.
Le ministère syrien de la Santé avait fait état de la mort de 3 personnes et de 34 blessées dans un premier bilan dans les raids israéliens.
Mercredi matin, l’armée d’occupation israélienne a annoncé une frappe sur l’entrée du quartier général de l’armée et le renforcement de ses troupes à la frontière avec la Syrie, après une menace du gouvernement israélien d’intensifier ses frappes « pour protéger les druzes syriens ».
« Demande d’intervention américaine et israélienne »
L’un des dirigeants spirituels de la communauté druze syrienne cheikh Hekmet al-Hejri avait auparavant réclamé une intervention du président américain Donald Trump et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu alors que d’autres dirigeants spirituels druzes refusent toute intervention israélienne ou internationale et insistent sur un règlement interne.
Cheikh Hejri avait aussi réclamé l’intervention du prince héritier Mohamad ben Salmane et du roi jordanien Abdallah.
Des druzes dans les deux sens
Des dizaines de druzes ont traversé mercredi la frontière entre la Syrie et le Golan syrien occupé dans les deux sens, selon l’armée d’occupation israélienne.
Elle a dit avoir identifié des « dizaines de suspects » tentant de franchir la frontière depuis la zone de Hader, un village du sud de la Syrie occupé par Israël après la chute de Bachar al-Assad.
« Simultanément, plusieurs civils israéliens ont franchi la barrière frontalière pour entrer en territoire syrien dans la région de Majdal Shams », a ajouté l’armée.
Selon certaines sources, plus d’un millier de druzes « israéliens » ont franchi la frontière depuis cette région.
Benjamin Netanyahu, les a exhortés à ne pas franchir la frontière avec la Syrie.
Dans un enregistrement vidéo, il a déclaré que l’armée travaillait pour sauver « nos frères druzes » et « éliminer les gangs du régime » en Syrie.
Une escalade de longue durée
Selon des médias israéliens, l’armée israélienne a mené 200 raids dont 160 sur les positions des forces armées syriennes à Soueïda.
L’agence de presse syrienne a déclaré que des drones israéliens ont ciblé la ville de Soueïda, faisant des victimes civiles.
Israël se prépare à « une escalade de longue durée contre le régime de Joulani » en Syrie, ont rapporté ces médias.
« L’armée israélienne envisage de dépêcher deux divisions israéliennes vers la région du Golan et la Syrie dont la 98e division qui combat à Gaza », a indiqué la radio militaire israélienne.
Des sources syriennes ont rapporté que des mouvements de chars israéliens ont été vus dans les périphéries du village Taranja dans la province nord de Quneitra au sud de la Syrie
« Des coups douloureux »
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a averti mercredi la Syrie que son pays allait lui porter des « coups douloureux » après les violences qui ont éclaté dans la région à majorité druze de Soueïda.
« Les signaux lancés à Damas sont terminés, maintenant viennent les coups douloureux », a déclaré le ministre, en promettant que l’armée israélienne « opérerait avec force » dans la région de Soueïda, dans le sud de la Syrie, « pour éliminer les forces qui ont attaqué les druzes jusqu’à leur retrait complet ».
Des raids ont été signalés dans la ville d’al-Kaswa dans la province de Damas, dans la province de Deraa,…
Saboter les efforts de paix
Le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé mercredi un « acte de sabotage » des efforts syriens en faveur de la paix et de la stabilité du pays, après les bombardements d’Israël sur Damas.
« Après les interventions militaires israéliennes dans le sud de la Syrie, les attaques qu’Israël vient de mener contre le centre de Damas sont une tentative de saboter les efforts de la Syrie pour assurer la paix, la stabilité et la sécurité », a indiqué le ministère dans un communiqué.
Barrack: « Faire marche arrière »
L’émissaire américain, Tom Barrack, a appelé toutes les parties à « faire marche arrière » et à engager un dialogue en vue d’un cessez-le-feu en Syrie.
« Nous condamnons sans équivoque les violences contre des civils à Soueïda (ville du sud à majorité druze). Toutes les parties doivent faire marche arrière et s’engager dans un dialogue constructif qui conduise à un cessez-le-feu durable », a écrit l’émissaire américain pour la Syrie sur son compte X.
USA : les combats doivent cesser
Plus tard, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a dit que les Etats-Unis sont « très préoccupés » par les frappes israéliennes en Syrie et veulent que les combats cessent.
« Nous discutons avec les deux parties, toutes les parties concernées, et nous espérons que nous pourrons parvenir à une conclusion, mais nous sommes très préoccupés », a-t-il affirmé au côté de son homologue de Bahreïn, ajoutant « nous voulons que les combats cessent ».
OSDH: 248 tués à Soueïda
Dans le gouvernorat de Soueïda, des affrontements ont repris malgré l’annonce la veille d’un cessez-le-feu par Damas qui a assuré avoir pris le contrôle de cette province et sa ville.
Des sources locales rendent compte de liquidations qui se poursuivent sur fond de black-out global et d’accrochages violents.
« Des personnes ont été liquidées parce qu’elles ont refusé de livrer les clés de leur maison ou de leur voiture. Des cadavres sont amoncelés devant les portes de maisons », rapportent de témoins oculaires.
Le pilonnage intermittent empêche les ambulances de parvenir aux victimes pour les transporter vers les hôpitaux qui regorgent de blessés.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme a rendu compte de 248 tués depuis dimanche.
Le bilan des morts selon l’OSDH a été réparti comme suit : 64 combattants druzes, 28 civils, dont 21 tués lors d’« exécutions sur le terrain par des membres des ministères de la Défense et de l’Intérieur », en plus de 138 membres des ministères de la Défense et de la Sécurité publique, et 18 combattants bédouins.
« Actes criminels inacceptables »
De son côté, la présidence syrienne a déclaré que « les actes criminels sont inacceptables en toutes circonstances et contraires aux principes de l’État ».
Elle a affirmé dans un communiqué qu’elle accordait la plus haute priorité à la protection de la sécurité et de la stabilité dans toute la Syrie et a assuré suivre de près les violations regrettables qui ont touché certaines zones du gouvernorat de Soueïda.
« Nous assurons à notre peuple à Soueïda que ses droits seront toujours protégés et que nous ne permettrons à aucune partie de porter atteinte à sa sécurité et à sa stabilité », conclut le communiqué de la présidence syrienne.
Source: Divers