Le renversement en 2009 du Président hondurien Manuel Zelaya a été un choc pour les pays progressistes de la région. Dans une interview accordée en exclusivité à Sputnik, M. Zelaya évoque ce coup d’État, l’impérialisme et le retour des conservateurs au pouvoir en Amérique latine.
Le retour au pouvoir en Amérique latine de la droite agressive et réactionnaire n’est pas le fait du hasard mais une réponse venant de Washington, de la part de ceux dont l’influence dans la région est en chute libre, a estimé dans un entretien avec Sputnik l’ancien Président du Honduras, Manuel Zelaya.
« La Bolivie, le Venezuela, l’Équateur et même l’Argentine sont des pays qui ont engagé un processus de restitution des biens d’État, ce qui a mis en colère les multinationales des États-Unis et de l’Europe », a relevé l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter qu’il avait lui-même « touché aux intérêts de sociétés pétrolières et de banques », en adhérant notamment au programme PetroCaribe (une alliance entre des pays caribéens et le Venezuela, premier exportateur de brut d’Amérique du Sud, leur permettant d’acheter du pétrole à ce dernier à des conditions préférentielles) et dans l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) avec « son financement à un taux d’intérêt minimum et ses idées d’antiimpérialisme et de démocratie ».
Selon l’ex-Président hondurien, c’est justement ce qui a débouché sur son renversement suite à un « complot ourdi par Washington avec les militaires et les élites qui avaient gouverné le Honduras durant des siècles ».
« Un groupe de militaires, conjointement avec des élites malhonnêtes et les « faucons » de Washington, ont renversé le Président démocratiquement élu et l’ont jeté dans l’aéroport d’un pays voisin », a raconté l’ancien chef de l’État hondurien.
Et de rappeler que Washington avait fait la même chose en Afghanistan, en Irak et en Libye.
« Les États-Unis font la même chose dans tous les pays qu’ils envahissent », a résumé M. Zelaya.
Élu président de la République du Honduras le 27 novembre 2005, Manuel Zelaya prend ses fonctions le 27 janvier 2006. Il est arrêté le 28 juin 2009 par l’armée et expulsé vers le Costa Rica.
Source: Sputnik