L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) réclame une commission d’enquête sur les exportations d’armes françaises à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, les deux principaux acteurs de la coalition impliqués dans la guerre contre le Yémen depuis 2015. Pour l’ONG, ces ventes de matériel militaire pourraient enfreindre le droit international, précisément le Traité sur le commerce des armes.
« Ce droit international interdit de vendre des armes à des pays si ces armes peuvent servir à commettre des violations graves du droit international humanitaire et autres crimes de guerre », affirme Hélène Legeay, responsable des programmes Maghreb et Moyen-Orient à l’ACAT, jointe par RFI.
Et d’ajouter que depuis le début de la guerre au Yémen en 2015 « les pays membres de la coalition, parmi lesquels l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, commettent des violations graves du droit international humanitaire, à travers des frappes indiscriminées, mais aussi à travers le blocus. Et pourtant, on sait que la France continue d’autoriser les exportations de matériel militaire à ces deux pays ».
Selon les Nations unies, le Yémen connaît « la plus grande crise humanitaire au monde ». Une crise imputable à une guerre alimentée par les ventes d’armes françaises.
Dans ce pays où un enfant meurt toutes les dix minutes de maladies pouvant être évitées, l’ONG chrétienne contre la torture et la peine de mort ACAT pose la question de la responsabilité de la France dans cette tragédie, selon LeMuslimPost. « Yémen, la France complice ? ». C’est la question que pose cette ONG française qui soulève la question de l’usage des armes vendues par la France aux pays de la coalition arabe qui bombardent le Yémen.
« Alors qu’elle appelle à une solution pacifique du conflit, la France continue d’approvisionner l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis en armes », déplore l’ONG qui accuse : « D’une main elle caresse, de l’autre elle jette de l’huile sur le feu. »
Sur les 27,4 millions de yéménites, près de 19 millions ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire, plus de 8 millions sont au bord de la famine. 2 200 personnes sont mortes du choléra sur plus d’un million de Yéménites infectés. S’ajoutent à cela les milliers de civils tués ou blessés lors des combats qui ont contraint plus de 2 millions de personnes à fuir. Le Yémen est depuis trois ans le théâtre de crimes de guerre perpétrés par toutes les parties au conflit. Bombardements d’hôpitaux, de civils, de dépôts de nourriture… et un blocus pour affamer la population sont parmi les crimes odieux perpétrés par la coalition en toute impunité. Ils sont commis grâce au soutien politique et aux armes fournies par les alliés occidentaux de la coalition, parmi lesquels la France, a révélé AcatFrance.
Début février, la ministre des Armées Florence Parly s’était justifiée à ce sujet. « L’utilisation des armes une fois livrées est normalement encadrée. Mais les conflits peuvent évoluer. Qui pouvait imaginer la survenance de ce conflit au Yémen ? » avait-elle réagi sur France Inter, ajoutant que « beaucoup de pays sont confrontés à cette situation d’avoir le cas échéant livré des armes à d’autres pays alors que ces armes n’étaient pas censées être utilisées », d’après RFI.
Source: Avec TruthNGO