Les milieux du renseignement américains contredisent les allégations de Trump sur l’Iran. Une nouvelle étude sur les menaces mondiales conclut qu’il est peu probable que la Corée du Nord renonce à la totalité de son arsenal nucléaire. Elle ajoute aussi que l’Iran ne cherche pas à l’heure actuelle à développer son programme nucléaire en vue de construire la bombe atomique.
Cette double évaluation contredit directement deux principes majeurs de la politique étrangère de l’administration Trump.
Daniel R. Coats, directeur du renseignement national des États-Unis, a également contesté le bien-fondé des prétentions du président américain Donald Trump sur l’éradication de Daech, principal motif qui expliquerait la décision de Trump d’annoncer le retrait américain de Syrie.
Le rapport annuel connu sous le nom de « Worldwide Threat Assessment » conclut que le groupe terroriste Daech dispose toujours de milliers de membres en Irak et en Syrie, avec huit sous-groupes et une dizaine de réseaux à travers le monde.
Pour rappel, Donald Trump a retiré en mai 2018 les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, qu’il a qualifié de « fondamentalement défectueux », et a prétendu que si l’accord restait en place, l’Iran pourrait « bientôt acquérir les armes les plus dangereuses du monde ».
La plus grosse contradiction entre ce rapport et les priorités sécuritaires de Trump concernerait le projet du président américain de construire un mur le long de la frontière avec le Mexique, projet qui devrait écarter, à en croire Donald Trump, une des plus grandes menaces sécuritaires auxquelles seraient exposés les États-Unis. Or, la première mention du Mexique et des cartels de drogue apparaît à la page 18 de ce rapport qui en compte 42.
Mais comme c’est le cas depuis cinq ans, les États-Unis sont menacés au niveau de la cyber-sécurité. C’est ce que confirme le rapport présenté ce mardi 29 janvier par M. Coats devant la commission du renseignement du Sénat. Pour la première fois, le rapport conclut que la Chine est désormais bien placée pour mener des cyber-attaques efficaces contre les infrastructures américaines, et mentionne spécifiquement la capacité de Pékin à couper, au moins brièvement, les pipelines de gaz naturel.
L’évaluation montre également que si la capacité de la Russie à mener des campagnes de cyber-espionnage et d’influence était semblable à ce qu’elle aurait prétendument été lors de l’élection présidentielle américaine de 2016, la plus grande inquiétude serait que les infrastructures militaires ou non militaires des États-Unis puissent être perturbées ou endommagées par les Russes.
Source: PressTV