Le Leader de la Révolution islamique a reçu, le lundi 25 février à Téhéran, le président syrien, Bachar al-Assad, une première depuis 2011.
« Les Américains et leurs alliés ont échoué en Syrie et ils sont en colère. Attention donc à leurs nouveaux complots ! », a affirmé l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei lors de sa rencontre avec le président syrien.
Et d’ajouter: « nous avons la conviction que soutenir la Syrie est l’équivalant de soutenir la Résistance et nous sommes fiers d’avoir adopté une telle approche ».
« La résistance du président et du peuple syriens et leur persévérance sur le chemin de la Résistance » est, dans l’optique de l’Ayatollah Khamenei, le secret même de la victoire de la Syrie qui a su faire échec aux Américains et à leurs sbires régionaux.
Lors de cet entretien, le numéro un iranien a notamment évoqué l’importance de veiller à ce que les Américains ne puissent tramer de nouveaux complots à l’avenir en Syrie.
L’Ayatollah Khamenei a souligné que pour la RII, soutenir le gouvernement et le peuple syriens est soutenir l’axe de la Résistance. « Nous sommes profondément fiers de soutenir le peuple et le gouvernement syriens », a ajouté le Leader de la Révolution islamique.
Le Leader a fait remarquer que la RII était restée dès le début de la crise en Syrie (2011) aux côtés du gouvernement et du peuple syriens.
« Grâce à la résistance et à l’appui de son peuple, la Syrie a vaincu une grande coalition composée des États-Unis et de leurs alliés européens et régionaux », a rappelé le Leader de la Révolution islamique.
La victoire de l’axe de la Résistance en Syrie a provoqué la colère des Américains et pourrait même les conduire à planifier de nouvelles conspirations, a affirmé l’Ayatollah Khamenei.
À titre d’exemple, le Leader a « évoqué la zone tampon » que les Américains cherchent à créer en Syrie. « Il s’agit là d’un exemple de leurs dangereux complots qu’il va falloir écarter avec force », a-t-il souligné.
« Le plan américain pour se réserver une présence efficace à la frontière irako-syrienne » constitue un autre exemple des complots états-uniens, d’après le leader de la Révolution islamique.
À ce sujet, Sayed Khamenei a précisé : « L’Iran et la Syrie représentent la profondeur stratégique, l’une de l’autre. Le pouvoir et l’identité même du courant de la Résistance dépendent de cette liaison stratégique constante et sur ce fond, l’ennemi ne pourra jamais réaliser ses plans. »
Il a également évoqué une erreur de calcul de l’ennemi en ce qui concerne l’affaire syrienne et ce, en confondant la Syrie avec certains pays arabes de la région ; alors que même dans ces pays, le mouvement populaire était dans le sens de résistance et qu’il s’agissait en réalité d’un soulèvement contre les États-Unis et les régimes qui leur sont inféodés.
L’Ayatollah Khamenei a également plaidé pour le renforcement et l’élargissement des va-et-vient et des relations entre les Oulémas iraniens et syriens.
Appelant le peuple et le gouvernement syriens à préserver leur esprit de résistance, le Leader s’est adressé en ces termes au président syrien, Bachar al-Assad :
« Grâce à la résistance dont vous avez fait preuve, vous êtes devenu le héros du monde arabe. Grâce à vous, la Résistance a gagné en puissance et grandeur dans toute la région. »
L’Ayatollah Khamenei a également prié pour la réussite du peuple syrien tout entier, ainsi que pour la santé du président Assad et sa famille.
Pour sa part, le président syrien Bachar al-Assad a tenu à remercier « l’appui inconditionnel » de la RII à son pays. Il a fait le rapprochement entre les huit années de guerre imposées à la Syrie et les années de guerre imposée à l’Iran [par l’ancien régime baathiste irakien et son allié US].
« La RII a été à nos côtés durant ce temps, faisant preuve d’un immense dévouement. Je tiens donc à vous présenter mes félicitations, à vous et à tous les Iraniens, pour la victoire qui se profile aujourd’hui à l’horizon et aussi à vous présenter mes profonds remerciements », a affirmé le président syrien.
Le président Assad a dénoncé les hypothèses d’après lesquelles la Syrie serait arrivée au bout du rouleau. « Les peuples iranien et syrien sont deux nations fières de leur identité et ligne intellectuelle », a affirmé Bachar al-Assad, ajoutant que les « acquis obtenus aujourd’hui sont certes le fruit de la Résistance ».
« Nombreux sont les pays qui ont toujours fait l’objet de la colère des États-Unis et qui pensaient que l’Amérique seule pouvait déterminer le sort du monde entier. Cette fausse idée est en train de s’effondrer grâce à la résistance des peuples », a ajouté Assad, faisant allusion aux lourds dégâts que la résignation aveugle face aux États-Unis a fait subir à certains pays du monde.
Assad a fait aussi allusion aux efforts divisionnistes des Américains et de leurs alliés régionaux afin de semer la discorde entre différents ethnies ou religions en Syrie, pour dire :
« Ces agissements ont donné le résultat inverse. À l’heure actuelle en Syrie, les Kurdes et les tribus entretiennent de bonnes relations avec le gouvernement. Et même certains groupes ayant des antécédents en termes de différends voire d’affrontement avec le gouvernement prennent position aujourd’hui aux côtés du gouvernement, au grand dam des États-Unis et de l’Arabie saoudite. »
Pour finir, le président Assad a précisé que le renforcement des liens religieux, y compris entre les Oulémas iraniens et syriens, offrirait une opportunité de combattre les courants takfiristes. Il a également ajouté que Téhéran et Damas devraient penser à étendre en permanence leurs relations économiques ; « le renforcement des liens syro-iraniens serait certes un facteur important pouvant neutraliser les complots des ennemis des deux peuples syrien et iranien ».
La presse israélienne réagit
La visite historique du président Assad à Téhéran a déclenché une avalanche de commentaires dans la presse israélienne qui, ahurie, la qualifie d’événement exceptionnel ».
« C’est un événement exceptionnel à un double titre puisque cette visite intervient à la veille de la rencontre prévue entre Netanyahu -Poutine, rencontre qui devrait être axée sur la présence iranienne en Syrie à laquelle Israël veut mettre un terme à l’aide de la Russie, affirme Haaretz.
Maariv, lui, relève l’accent mis par les deux parties iranienne et syrienne sur « la poursuite de la coopération » et « le défi ainsi lancé aux menaces formulées par Israël ».
Source: Avec PressTV