Les représentants de la contestation populaire au Soudan ont présenté ce week-end au Conseil militaire de transition une série de demandes, dont le transfert du pouvoir à un gouvernement civil et la dissolution du parti du président déchu Omar el-Béchir.
Voici les principales revendications du mouvement qui secoue le Soudan depuis le 19 décembre:
– Le transfert immédiat du pouvoir par le Conseil militaire à un gouvernement de transition civil qui devra diriger le pays pendant une période de quatre ans, à l’issue de laquelle des élections devront être organisées.
– La dissolution du Parti du congrès national (NCP) de M. Béchir, qui devra être jugé tous comme les plus hauts dirigeants du NCP.
– La confiscation des propriétés du NCP.
– Le rétablissement de la Constitution de 2005 suspendue par le Conseil militaire après la destitution de M. Béchir.
– La libération de tous les civils détenus en relation avec le mouvement de contestation ainsi que des officiers et policiers arrêtés pour avoir refusé de tirer sur les manifestants.
– La fin de l’état d’urgence imposé le 22 février par M. Béchir.
Fer de lance de la contestation, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) a présenté ses demandes au Conseil militaire, mais affirme qu’aucune négociation n’a commencé jusqu’à présent.
L’ALC comprend l’Alliance des professionnels soudanais, un groupe d’enseignants, d’ingénieurs et de médecins ayant organisé les protestations, ainsi que des partis d’opposition.
L’Alliance des professionnels soudanais a appelé les manifestants à poursuivre le sit-in « jusqu’à ce que les demandes de la révolution soient satisfaites ».
Le chef du Conseil militaire, le général Abdel Fattah al-Burhane (pro-saoudien), a promis « d’éliminer les racines » du régime de M. Béchir, destitué jeudi dernier après 30 ans au pouvoir.
Le Conseil a affirmé que M. Béchir était « en détention », sans fournir plus de détails. Il a également assuré que le président déchu, visé par des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), ne sera pas extradé pour répondre devant ce tribunal international d’accusations de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la région du Darfour (ouest).
Source: AFP