Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a rejeté les récents propos du ministre saoudien des Affaires étrangères concernant l’organisation paramilitaire du Hached al-Chaabi qui a été incluse dans les forces armées irakiennes.
« Nous refusons les déclarations saoudiennes sur le Hached al-Chaabi. Le royaume saoudien devrait résoudre ses problèmes loin de l’Irak », a-t-il dit lors d’un point de presse retransmis par la télévision.
Lundi, Adel al-Jubeir avait qualifié le Hached al-Chaabi de « milice sectaire dirigée par des officiers iraniens à leur tête Qassem Suleimani», le chef de l’Unité al-Quds des Gardiens de la Révolution iranienne. Estimant qu’elle constitue « une menace pour la sécurité de l’Irak ».
Indiquant que les propos du chef de la diplomatie saoudienne n’avaient aucun poids, le ministère irakien des Affaires étrangères a dit qu’ils s’inscrivent dans le prolongement d’une politique saoudienne « frustrée » avec l’Irak.
Le Hached al-Chaabi a été fondé à la demande de la Marjaaiyat religieuse de Najaf (Référence religieuse) en 2014, lors de l’entrée en action de la milice wahhabite takfiriste Daesh qui a occupé en un temps-éclair les deux grandes provinces al-Anbar et Ninive, après en avoir délogé les unités de l’armée qui y étaient stationnés, et commis un massacre contre plus de 1500 de ses soldats.
A la demande du gouvernement irakien, l’Iran a contribué à la formation et au soutien à ses différentes factions dont certaines sont chiites et d’autres formées de fils des tribus sunnites.
Or Bagdad entretien une relation critique avec l’Arabie saoudite qu’elle accuse régulièrement de s’immiscer dans ses affaires internes. De nombreux politiciens irakiens sont persuadés que Ryad a facilité l’avènement de Daesh en Irak en 2014 et la financent.
Après avoir nettoyé Salaheddine, les forces armées peinent à libérer Mossoul, son dernier bastion. Malgré l’aide aérienne de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.
Encore trois mois pour libérer Mossoul
Sa libération arrêtée pour la fin de cette année tarde à venir.
« Les informations disponibles montrent que l’Irak a besoin de trois mois pour éliminer Daesh », a déclaré le Premier ministre irakien.
Selon l’AFP, les forces gouvernementales se heurtent à une forte résistance des jihadistes et des hauts gradés estiment que la bataille pourrait s’éterniser.
Depuis le début de l’offensive le 17 octobre, les forces irakiennes d’élite ont reconquis plusieurs quartiers de l’est de Mossoul et se rapprochent du Tigre, le fleuve qui traverse la ville, mais les jihadistes continuent d’occuper la totalité des quartiers ouest.
En outre, s’il oppose une résistance acharnée à Mossoul, le groupe extrémiste wahhabite continue aussi à perpétrer des attentats dans des zones d’où les forces armées l’ont délogé.
La semaine dernière, 23 personnes ont été tuées dans un attentat revendiqué par l’EI à Gogjali, une localité située dans la périphérie est de Mossoul, que l’armée irakienne avait reprise début novembre aux jihadistes après plus de deux ans d’occupation.
L’EI revendique aussi régulièrement des attentats commis dans d’autres régions d’Irak, comme à Falloujah, ville à majorité sunnite proche de Bagdad, reprise aux jihadistes fin juin.
Sources : Agence Soumariyyat; AFP.