Au lendemain de l’exécution de 3 jeunes bahreïnis par le régime al-Khalifa, la tension reste vive à Bahreïn. La famille du martyr Abbas al-Sami’ a assuré que le sang des trois martyrs portera sans doute ses fruits et frayera le chemin des Bahreinis vers la liberté.
Des protestations de colère ont envahi diverses régions du Bahreïn, où des milliers de manifestants ont condamné l’exécution politique de trois détenus d’opinion. Les manifestants ont brandi les photos des martyrs et scandé des slogans à l’encontre du roi du pays.
Les forces du régime al-Khalifa ont comme d’habitude réprimé ces manifestations. Des dizaines de protestataires ont été blessés par les tirs de la police.
Al-Wefaq pour une enquête internationale
En réaction, l’association bahreïnie Al-Wefaq a réclamé l’ouverture d’une enquête internationale.
Cheikh Hossein al-Dihi, vice-secrétaire général d’al-Wefaq a qualifié d’illégaux et d’inhumains les exécutions collectives des trois jeunes Bahreïnis Abbas al-Sami’, Sami Mshaima’ et Ali al-Sankis.
Dans un communiqué publié dimanche, il a appelé à « l’ouverture d’une enquête internationale sur tous les massacres, les crimes confessionnels et la destruction de la civilisation à Bahreïn, qui sont perpétrés au su et au vu du monde entier depuis six ans ».
« Ces massacres sanglants révèlent la mentalité et le comportement des autorités bahreïnies envers son peuple qui revendique la dignité, la justice et la démocratie. Ce qui s’est passé montre une nouvelle fois la volonté du régime à opter pour les mesures sanguinaires et répressives », a affirmé cheikh al-Dihi.
Et d’ajouter: « Ces exécutions illégales ne font que renforcer nos revendications légitimes que sont la démocratie, la liberté, le respect des droits de l’homme et le rejet de la dictature et de la répression ».
« En dépit de tous cette injustice, le grand et vaillant peuple de Bahreïn poursuivra son mouvement pacifique », a-t-il encore assuré.
Rappelons que les oulémas de Bahreïn avaient décrété trois jours de deuil national. « Par cet acte, le régime des al-Khalifa a signé sa mort », ont par ailleurs insisté.
Pour sa part, la commission islamique des droits de l’homme à Bahreïn a vivement dénoncé cette injustice et déclaré que « l’action du régime de Manama montre que les al-Khalifa ne lésinent sur rien, même pas sur la vie de leur propre peuple, pour assurer les intérêts israélo-occidentaux. »
Dimanche matin, les autorités bahreïnies ont mis en vigueur l’exécution de trois jeunes opposants au régime, sans prendre en considération les appels de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’Homme.
Ces personnes étaient accusées à tort d’avoir participé à des attentats au nord de Bahreïn, le 3 mars 2014. Selon les allégations du ministère de l’Intérieur, trois membres de la police avaient été tués, dont un émirati.
Des militaires saoudiens et émiratis sont déployés à Bahreïn pour épauler le régime de Manama dans sa répression sanglante à l’encontre des manifestations pacifiques.
Le père de l’un des 3 Bahreïnis exécutés clame l’innocence de son fils
« Mon fils (Ali al-Sankis) et les deux autres, Abbas al-Sami’ et Sami Mshaima’, étaient innocents. Mon message adressé au monde entier est que leur exécution n’avait pas eu lieu dans le cadre de la loi », a déclaré ce dimanche le père d’Ali Sankis à la chaîne de télévision bahreïnie Lou’loua.
« Lors de ma dernière rencontre avec mon fils, il a affirmé qu’il était innocent. Je demande à tous les juristes du monde de nous apporter leur soutien », a-t-il poursuivi.
La sœur d’Ali Sankis a pour sa part tenu le régime des al-Khalifa pour responsable de la mort de son frère innocent.
Et d’ajouter : « On nous a menacés que l’on ne nous autoriserait pas à laver la dépouille des martyrs si nous filmions la scène ».
Réactions internationales
Réagissant aux exécutions collectives à Manama, le conseil politique du mouvement yéménite Ansarullah a également condamné « un crime abominable » commis par le régime des al-Khalifa. Et d’ajouter : « le régime bahreïni, qui adopte la politique de répression et de l’effusion du sang de son peuple, puise sa force du régime saoudien et des forces de l’arrogance mondiale. »
De son côté, le ministère irakien des Affaires étrangères a vu dans cette mesure arbitraire et oppressive du régime de Manama, une « violation flagrante des droits de l’homme ».
Pour cheikh Akram al-Kaabi, secrétaire général du mouvement irakien Hezbollah al-Nujaba’, « l’exécution des jeunes bahreinis constitue une tache de déshonneur sur le front des pays occidentaux qui soutiennent le régime bahreïni ».
« La violation des libertés par le régime des Al-e Khalifa, soumis aux États-Unis, au Royaume-Uni et à Israël, dévoilent le véritable visage de ce régime qui prétend soutenir la liberté », a affirmé al-Kaabi.
« La peine de mort est un verdict illicite décrété par un régime qui est dépourvu de toute légitimité. Le gouvernement des al-Khalifa a été mis en place à Bahreïn pour exécuter les diktats des al-Saoud », a-t-il encore expliqué.
Source: AlManar + PressTV