Le Premier ministre libanais sortant, Hassan Diab, devait se rendre en Irak après moins de 10 jours pour signer un accord préliminaire permettant au Liban d’obtenir du pétrole.
Mais, l’Irak a malheureusement annulé cette visite après avoir subi des pressions des mêmes parties qui entrave la formation du gouvernement au Liban.
Le bureau du gouvernement libanais a annoncé le report par les frères irakiens de cette visite qui était prévue le 17 avril. Le Conseil des ministres en Irak a justifié cette annulation en invoquant des « raisons internes irakiennes ».
La délégation libanaise, qui était dirigée par Diab et qui comprenait les ministres de l’Agriculture, de l’Industrie, de la Santé, du Tourisme et de l’Energie, avait pour objectif de signer un premier accord pour obtenir 500 mille tonnes de pétrole en échange de services sanitaires et médicaux, puis plus de deux millions tonnes.
La délégation tentait également de profiter de cette visite pour discuter des moyens d’élargir l’accord de coopération avec la partie irakienne.
Il s’agissait de l’une des options alternatives pour étendre le réseau diplomatique et commercial du Liban, résoudre une partie de la crise de l’électricité et réduire le niveau de la fuite du dollar de la Banque du Liban.
Durant les dernières semaines et lors des visites réciproques effectuées par des responsables libanais et irakiens, les deux parties ont travaillé pour faire mûrir l’accord, lever les obstacles à sa mise en œuvre et mettre en place un cadre d’accord avant qu’il ne soit avorté.
Des sources diplomatiques ont révélé au quotidien libanais Al-Akhbar que le Premier ministre irakien, Mostafa Al-Kazemi, a subi des pressions de deux parties pour annuler la visite de Diab, à savoir l’Arabie saoudite et le Premier ministre désigné Saad Hariri. Chacune des deux parties avaient ses propres raisons, mais toutes les deux avaient en commun l’objectif d’étrangler le Liban pour servir leurs objectifs personnels.
Du côté saoudien, hormis les positions publiques sur l’aide du Liban et «l’espoir» de former rapidement un gouvernement et de «réformer» la situation, le Royaume ne souhaite aucun changement sur la scène interne. Son intérêt est de maintenir fermés tous les plans de sauvetage et s’efforcera d’empêcher toute coopération entre le Liban et les gouvernements arabes sur lesquels il exerce une influence.
Riyad a, dans ce contexte, exercer des pressions sur le Premier ministre irakien pour qu’il gèle la signature de l’accord avec le Liban et annule la visite de son Premier ministre.
L’Arabie saoudite, qui considère le Liban comme un « pays hostile » ne fait pas de distinction entre l’Etat et l’influence du Hezbollah. Et certes, elle ne sera pas neutre dans cette bataille. Au contraire, Ryad ne cesse d’entraver toute solution à la crise au Libanaise.
Quant à Saad Hariri, qui fait également obstacle aux initiatives de la formation du gouvernement, il ne veut pas que Diab marque des bons points. Hariri évoque l’explosion imminente de la situation au Liban, suggérant que c’est lui qui détient «les clés de la solution» et qui sera le sauveur de la phase post-effondrement.
Raison pour laquelle, il a demandé à M.Kazimi de ne pas accueillir Hassan Diab, ont confirmé les sources diplomatiques citées par AlAkhbar.
Ce qui s’est passé avec l’Irak constitue un «échantillon» de l’atmosphère occidentale et régionale régnante vis-à-vis du Liban. Ils exercent une politique de pressions afin de faire capituler l’équipe du chef de l’Etat et exclure le Hezbollah du gouvernement.
En fait, il y a une décision arabo-occidentale de se tenir aux côtés de Hariri face à la présidence de la République, le Hezbollah, le courant patriotique libre, et d’œuvrer pour former un front officiel qui rassemble leurs opposants.
Source: Traduit à partir d'AlAkhbar