Si les Saoudiens sont sérieux quant à ce qu’ils ont dit aux Iraniens lors des pourparlers qui ont eu lieu à Bagdad le mois dernier, cela signifie que la région connaîtra le plus grand revirement dans la politique saoudienne depuis longtemps.
Des sources proches des pourparlers saoudo-iraniens à Bagdad ont déclaré au quotidien libanais Al-Akhbar que « la partie saoudienne a assuré aux Iraniens que le Royaume ne voulait pas normaliser ses relations avec Israël et était disposé à ouvrir une nouvelle page dans ses relations avec Téhéran ».
Les Saoudiens ont aussi posé leurs demandes sur la question yéménite : « Les Saoudiens ont demandé l’arrêt des tirs des missiles et des drones lancés par le mouvement de résistance yéménite Ansarullah contre des cibles saoudiennes, en riposte à l’agression et au siège imposés par l’Arabie contre leur pays. Riyad s’est dit prêt, en échange, d’accepter un rôle majeur d’Ansarullah dans le pouvoir au Yémen ».
« Mais les Iraniens ont répondu que cette question concerne Ansarullah et c’est à ses dirigeants de décider ».
Toujours selon ces sources, « la partie saoudienne a déclaré que Mohammad ben Salman (MBS) n’est pas un wahhabite et ne déteste pas les chiites, comme on le croit ». Ces propos sont à l’antipode de ce qu’il avait dit en 2017 lors d’une interview avec un média américain, lorsqu’il voulait transmettre la guerre sur le sol iranien et avait qualifié le guide suprême l’imam Ali Khamenei de « Hitler nazi ».
« Les Iraniens ont compris que les Américains veulent restreindre le rôle du prince héritier saoudien MBS. Raison pour laquelle il désire résoudre, de manière bilatérale, ses problèmes avec Téhéran », rapportent les sources du journal libanais.
« La prochaine série des pourparlers se tiendra très bientôt, car les Saoudiens semblent pressés de parvenir à une telle solution », a-t-on indiqué de mêmes sources.
Les principales raisons derrière l’empressement de Ryad sont, sans doute, le retour des Etats-Unis aux négociations nucléaires avec l’Iran, selon al-Akhbar.