Depuis la fin de la guerre de juillet 2006, Israël craint tout calcul erroné pouvant entrainer une dégradation rapide de la situation sécuritaire avec le Liban. Cette guerre a provoqué une crise de confiance politique dans les rangs de l’ennemi, mais aussi un recul sur le plan des préparatifs militaires.
L’évaluation de cette guerre stipule que l’Entité sioniste se doit de trouver une alternative à la confrontation directe avec la résistance libanaise.
Tous ces facteurs assurent une accalmie militaire, une accalmie dont la résistance a profité pour construire ses capacités militaires. Ceci a poussé l’ennemi à adopter une nouvelle stratégie intitulée: entraver la croissance des capacités de la résistance.
L’échec des tentatives d’isoler la résistance après l’assassinat de Rafic Hariri, le retrait syrien du Liban, et la défaite israélienne en 2006 ont imposé à l’ennemi et à ses alliés occidentaux et arabes de chercher d’autres alternatives.
S’en sont suivis un renforcement du courant hostile à la résistance au Liban et une tentative de provoquer une scission civile et politique interne, à l’instar de la division sectaire en Irak.
Mais les incidents qui se sont succédés depuis mai 2008 et jusqu’au au renversement du gouvernement de Saad Hariri en 2011 ont mis fin à la division confessionnelle au Liban, même si la tension politique est restée vive.
En finir avec l’axe de la résistance
Néanmoins, sur le plan régional, l’Arabie Saoudite a pu transformer l’Irak en une source d’inquiétude pour les pays de l’axe de la résistance. Alors que les Etats-Unis ont contourné la Syrie par le biais de l’alliance turco-qatarie. L’objectif était de rompre la relation entre l’Iran et la Syrie.
Avec l’échec de ces tentatives, les adversaires de l’Iran, de la Syrie et du Hezbollah ont exploité la colère populaire contre les régimes de la région arabe. Ils ont ainsi détourné les mouvements protestations civiles en Syrie de leurs réels objectifs et les ont transformés en une action programmée pour détruire le pays.
Les divisions internes en Syrie et en Irak sont devenues source de menace existentielle pour le Hezbollah. Les pays ennemis ont pu asséner un coup dur à l’axe de la résistance, après en avoir arraché le mouvement palestinien Hamas pour le placer dans le camp adverse.
Au cours des dernières années, le mouvement terroriste al-Qaïda est devenu un pôle d’attraction pour les jeunes arabes et musulmans. Le choix de l’extrémisme a été adopté pour détruire plusieurs pays arabes. Mais le slogan qui a été brandi au Levant était toujours l’incitation à la haine contre les chiites et les Perses.
Ensuite, la version Daech a dominé la scène avec le soutien essentiel des Etats-Unis et de l’Europe, un soutien qui se révèlera plus tard.
L’ennemi sioniste participait à cette guerre, misant sur la fin de l’ère de la résistance. Il fournissait alors toutes formes de soutien aux groupes terroristes en Irak, en Syrie voire au Liban.
Résultats inverses
La ténacité de l’axe de la résistance, et l’intervention russe directe ont contrecarré le projet adverse. Cet axe est alors passé à l’offensive, dont les résultats étaient multiples:
– Au Liban, les groupes terroristes ont été encerclés, et la coopération entre la résistance et l’armée s’est étendue pour lutter ensemble contre le courant takfiriste. Ce qui a poussé les forces politiques et sécuritaires libanaises alliées de l’Occident et de l’Arabie Saoudite à rejoindre la bataille à contre-gré.
– Sur le plan politique libanais, le projet du camp du 14 mars a échoué, et le général Michel Aoun a été élu président de la République. Le Courant du Futur, les Forces Libanaises et le parti progressiste socialiste ont dû changer de cap.
– En Irak, le monde entier s’est vu contraint de fléchir devant la volonté du peuple, qui a formé les forces du Hached Chaabi, soutenu par l’Iran, la Syrie et le Hezbollah. Daech a perdu ses bastions l’un après l’autre, entrainant un changement de politique occidentale. Les Etats-Unis qui ont œuvré pour imposer leurs conditions à la lutte contre Daech en Irak, n’ont pas réussi, et la traque des terroristes se poursuivra selon les plans irakiens.
– En Iran, ni Israël, ni l’Arabie Saoudite ni d’autres ne s’attendaient à la conclusion de l’accord nucléaire. Téhéran est devenu un acteur clé sur la scène internationale, sans que la République Islamique ne cesse son soutien aux groupes de la résistance.
– Au Yémen, l’échec de l’offensive saoudienne a provoqué un choc en Occident. Deux ans après le déclenchement de cette guerre, Riyad semble dans l’impasse. Face à cette obstination saoudienne, le monde se trouve obligé de freiner la folie saoudienne.
– En Syrie, la résistance du pouvoir l’a protégé de tout effondrement, planifié par les ennemis d’Assad et exécuté par les groupes terroristes. Actuellement, c’est le camp opposé à la Syrie qui s’effondre et le projet de la division sectaire est avorté. Au changement de la politique turque s’ajoutent des indices diplomatiques sur d’importants changements de cap de la position occidentale voire arabe.
– Face au Hezbollah, plusieurs faits inquiètent l’ennemi israélien: toutes les tentatives de modifier les règles d’engagement avec la résistance ont échoué. Les assassinats des leaders du Hezbollah ont poussé la résistance à brandir la menace de confrontation globale.
Craignant un scénario pareil, l’ennemi a opté pour des frappes ponctuelles en Syrie contre des cibles de la résistance et des convois militaires. Aujourd’hui, Israël réalise que le Hezbollah est devenu une force régionale incontournable, ayant multiplié son arsenal militaire et ses expertises de combat.
Estimations erronées
Israël se trouve face au choix d’une aventure militaire contre le Hezbollah, mais qui entrainera certainement à l’éclatement de la troisième guerre. L’ennemi se dit prêt à une telle guerre.
Cependant, les estimations israéliennes face à la force balistique du Hezbollah s’avèrent à chaque fois erronées. En 2006, la résistance a lancé 4300 missiles en 33 jours. Aujourd’hui, les Israéliens avancent le chiffre de 1500 missiles qui seront lancés en un seul lors de la prochaine confrontation. Telles sont les estimations de l’ennemi, et elles sont sans aucun doute erronées!
Article signé par le rédacteur en chef du journal libanais al-Akhbar, Ibrahim al-Amine et traduit par notre site.
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