Les autorités de l’occupation israélienne continuent de vider de ses habitants la localité Silwane, située au sud de la mosquée al-Aqsa, dans la région de Jérusalem al-Qods occupée.
Mohamad Nassar Husseini a été contraint ce mardi matin de détruire sa maison située dans le quartier Wadi Kadoum. Faute de quoi, la décision de démolition serait exécutée à son insu, et il sera obligé d’en payer les frais. Soit 200 mille shekels.
« Mon cœur se brise…je vais devoir dormir dans la voiture », a dit avec amertume ce père de famille de 8 personnes. « Que dieu nous vienne en aide », a-t-il ajouté, a rapporté l’agence palestinienne Wafa.
7.500 Palestiniens menacés d’expulsion
C’est la 9ème maison démolie en une semaine. La semaine passée, 8 maisons l’ont été. Sous la même contrainte. Et avec pour motif qu’elles ont été construites sans autorisation de la municipalité de l’occupation israélienne qui s’abstient de livrer de tels permis et suit une politique graduelle d’expulsion de ses habitants palestiniens sous des prétextes variés.
Des dizaines d’avis de démolition ont été livrés aux habitants palestiniens de cette localité située du côté sud du grand mur historique de la ville sainte.
6.817, selon Fakhry Abou Ziab, le membre du comité de défense des terres de Silwan qui est formé de 12 quartiers sur une superficie de 6.000 dunums. Précisant que quelques 7.500 habitants palestiniens de ces localités sont menacés d’expulsion et leurs maisons de destruction, sur les 59 mille palestiniens jérusalémites. Ces derniers s’attendent à ce que leur tour vienne eux aussi, dans un avenir non lointain.
Une fois détruites, ces maisons sont offertes à des organisations de colons sionistes. Le nombre de ces derniers s’élève à 2.800. Ils ont été implantés par la force dans cette localité, à partir de 2004, et y ont édifié depuis 78 colonies sauvages, rapporte le site web de la télévision qatarie al-Jazeera.
42 de ces colonies ont été implantées dans le quartier Wadi Helwé qui est collé au mur sud de la vieille ville et de la mosquée al-Aqsa.
Des travaux de creusement dans le sous-sol de ce quartier menacent 128 maisons d’effondrement. Celles dont les propriétaires n’ont pas des avis de démolition. Une manière sournoise de les détruire toutefois.
La cité de David à la place de Silwan
C’est dans ce quartier que devrait être édifié l’un des plus grands projets israéliens de cette localité : la cité de David, indique le chercheur sur les questions des colonies Ahmad Sab-Laban, pour le site web de la télévision qatarie al-Jazeera. Et ce en dépit des condamnations de l’UNESCO.
Il s’agit d’un projet touristique pour lequel ‘Israël’ s’attend à une affluence d’un million de touristes étrangers et israéliens par an.
Il devrait s’étaler jusque dans le quartier avoisinant, al-Boustane, où est prévue la construction du Jardin du roi, en allusion toujours au prophète David (Daoud selon le Coran). Les propriétaires palestiniens de 107 maisons sur les 109 de ce quartier ont reçu des avis de démolition, dont 10 ont été exécutés, et ses 1500 habitants en en seraient expulsés. selon al-Jazeera, ils paient chaque année 58.000 shekels d’amendes pour des constructions sans autorisation. Depuis 2005, tous les hommes de ce quartier et 70% de ses femmes ont été arrêtés par les forces d’occupation.
Dans le quartier Batn al-Hawa, ou se trouvent déjà six colonies habitées par 23 familles israéliennes, 726 jérusalémites ont reçu l’ordre d’évacuer 86 maisons.
Un sort similaire sera réservé à 405 des 800 jérusalémites qui habitent dans le quartier Wadi al-Rababat, à l’ouest de Silwan et vivent dans des conditions très difficiles.
De même, à Wadi Yasoul où 84 maisons devraient aussi être rasées, et ses 600 habitants chassés sur les 1050.
Alors qu’a Aïn al-Lawzat, ou habitent 3400 palestiniens, 283 propriétaires de maisons ont reçu des ordres de démolition. Les trois mosquées qui s’y trouvent seront également détruites.
Nettoyage ethnique de l’occupation terroriste
Les jeunes palestiniens de cette localité tentent tant bien que mal de la défendre et d’empêcher les assauts de des forces d’occupation israélienne.
Malgré leur bonne volonté, les moyens dont ils disposent sont maigres. Ils jettent des pétards sur les soldats israéliens ou sur les véhicules d’eaux usées qu’ils utilisent pour disperser les manifestants. Et parfois, ils brulent les cameras de surveillance qui ont été installées.
« L’escalade de la politique de démolition des maisons, des magasins et des autres installations est une politique agressive visant à poursuivre la pression sur les habitants de Jérusalem et à les assiéger dans tous les aspects de la vie, dans le but de les déplacer et de les expulser d’al-Qods », a déclaré le porte-parole du Jihad islamique Tarek Salmi.
Et de poursuivre : « Ces crimes et ce terrorisme qui cible les habitants d’al-Qods nécessitent des actions pour activer toutes les mesures nécessaires pour les protéger et les sauver, et pour renforcer leur fermeté face aux politiques de nettoyage ethnique et à tous les crimes commis contre eux par l’occupation terroriste ».
Source: Divers