Les États-Unis ont annoncé, mercredi 14 juillet, l’évacuation prochaine des Afghans qui ont aidé l’armée américaine. Sur le terrain, les talibans poursuivent leur offensive tous azimuts contre les forces afghanes et disent s’être emparés d’un poste-frontière clé avec le Pakistan.
«Les vols au départ de l’Afghanistan commenceront la dernière semaine de juillet pour les candidats» ayant fait une demande de visa spécial et leurs familles, ont fait savoir les USA.
Ils devraient ainsi avoir quitté le pays avant le 31 août, date à laquelle l’armée américaine veut achever son retrait.
Face à la progression rapide de ces derniers, le sort des 18’000 Afghans susceptibles de bénéficier du programme de visas spéciaux se fait pressant. Avec leurs familles, le nombre de personnes à évacuer pourrait dépasser les 80’000, mais seule une fraction des candidats potentiels a déjà déposé une demande de visa.
Point de passage avec le Baloutchistan
Entre-temps les talibans, qui avaient affirmé samedi contrôler 85% du territoire de l’Afghanistan, ont dit avoir pris le contrôle mercredi du poste-frontière entre les localités de Spin Boldak, en Afghanistan, et Chaman, au Pakistan.
Les autorités afghanes ont démenti, mais un responsable des forces pakistanaises de sécurité ayant requis l’anonymat indiqué à l’AFP que les talibans avaient «hissé leur drapeau et retiré le drapeau afghan» de ce poste-frontière.
Le point de passage que les talibans disent avoir pris relie l’Afghanistan à la province pakistanaise du Baloutchistan, réputée abriter une partie de la direction des talibans dans la ville pakistanaise de Quetta, ou recevoir les blessés talibans.
Les talibans mettent en garde Ankara
Et puis, au moment où les combats font rage à travers l’Afghanistan entre les talibans et l’armée afghane, la Turquie tente – avec un feu vert américain – de prendre en charge l’aéroport de Kaboul après le retrait des forces de l’OTAN et des États-Unis du pays, mais la décision d’Ankara n’a pas reçu l’approbation des talibans.
Ces derniers ont mis en garde la Turquie contre le maintien prévu de troupes turques en Afghanistan après le départ des forces étrangères du pays.
« La décision des dirigeants turcs n’est pas judicieuse, c’est une violation de notre souveraineté et de notre intégrité territoriale », ont déclaré les Taliban dans un communiqué, dénonçant une mesure « condamnable ».
Quelques jours auparavant, la Turquie avait annoncé que ses troupes assureraient la sécurité de l’aéroport de Kaboul après la fin du retrait des forces étrangères via un accord entre Washington et Ankara.
« Nous considérons le maintien de forces étrangères dans notre patrie, par quelque pays que ce soit et quel que soit le prétexte, comme de l’occupation et les envahisseurs seront traités comme tels », ont poursuivi les talibans.
Des mercenaires syriens dépêchés par Ankara
Toujours en ce qui concerne l’intervention de la Turquie, l’Observatoire syrien (ONG de l’opposition syrienne basée à Londres) a fait état d’un accord entre les renseignements turcs et les chefs des milices armés syriens fidèles à Ankara.
« Cet accord stipule l’envoi des mercenaires, dont les salaires sont attractifs, pour protéger l’aéroport de Kaboul et les sièges du gouvernement et des forces internationales. Le début de leur mission est prévu en septembre prochain sous l’entière supervision des services de renseignement turcs », a-t-on indiqué de même source.
Il convient de noter que ce sera la troisième fois en moins de deux ans qu’Ankara dépêche ses mercenaires déployées dans le nord de la Syrie, pour participer à des combats hors de ses frontières, à savoir en Azerbaïdjan et en Libye.
Sources: AlMayadeen + AFP