Attendre l’entrée en fonctions du nouveau gouvernement à Téhéran en août, mettant les négociations sur le nucléaire iranien au point mort, rend la situation « inconfortable » pour l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a déclaré à l’AFP son directeur général Rafael Grossi.
« Il y a une série de questions que nous tentons de clarifier avec l’Iran et il va falloir attendre et reprendre à nouveau avec la nouvelle équipe dirigeante », a déploré M. Grossi lors d’un entretien à Rio de Janeiro, en marge d’une visite officielle au Brésil.
« C’est une situation assez inconfortable, du moins pour nous, à l’agence. Je ne sais pas pour les autres (acteurs de la négociation), mais j’imagine qu’ils préfèreraient être en train de négocier plutôt que d’attendre », a insisté le directeur de cette instance onusienne.
« On navigue à vue, mais il faut être optimiste (…) il faut attendre. Dès que le nouveau gouvernement sera en position de travailler avec nous sérieusement, il faudra commencer dès que possible », a ajouté M. Grossi.
Samedi, un haut responsable du gouvernement iranien a confirmé que les négociations pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 ne reprendraient pas avant le mois d’août.
« Nous sommes dans une période de transition (…) Par conséquent, les discussions de Vienne doivent évidemment attendre notre nouveau gouvernement », a écrit sur Twitter Abbas Araghchi, vice-ministre des Affaires étrangères et chef de l’équipe des négociateurs iraniens.
Vainqueur de l’élection présidentielle de juin, Ebrahim Raïssi, issu du camp conservateur, doit prêter serment devant le Parlement le 5 août.
M. Grossi a précisé qu’en dépit de l’arrêt des négociations au sujet de l’accord de Vienne, l’AIEA maintenait un dialogue « en parallèle » avec Téhéran au sujet des inspections, l’accès aux installations ayant été « limité de façon significative » depuis février.
« L’Iran a des obligations envers l’agence. Ils ne peuvent pas dire simplement +on arrête+ (les inspections). Ils pourraient, mais cela déclencherait une situation problématique », a-t-il ajouté.
Téhéran et les grandes puissances avaient entamé en avril des discussions pour sauver l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015, moribond depuis que les Etats-Unis en sont sortis en 2018, sous la présidence de Donald Trump (2017-2021) et ont rétabli des sanctions contre Téhéran, qui a en riposte abandonné la plupart de ses engagements.
Conclu à Vienne, ce pacte offre à Téhéran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l’arme atomique, et d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un calendrier d’inspections le plus strict jamais mis sur pied par l’AIEA.
Source: Avec AFP