Le journal Tribune a rapporté que l’Inde a exhorté l’Iran, dans une série de pourparlers de haut niveau, à activer le corridor de transport international nord-sud au sein du réseau INSTC avec la Russie.
D’une longueur de 7 200 kilomètres, ce réseau de transport multimodal de voies maritimes, routières et ferroviaires et dont les infrastructures peuvent relier la Russie et l’Inde en passant par l’Iran. En 2021, il a généré des échanges bilatéraux estimés à 13 milliards de dollars. Ces échanges de pétrole et d’autres marchandises ont doublé avec l’opération militaire russe en Ukraine. En empruntant ce corridor de transport, le commerce de l’Inde avec la Russie devient considérablement moins cher et plus rapide, et l’Iran y occupe la place d’une plaque tournante majeure.
Des dizaines de pays d’Asie centrale tels que l’Arménie, la Géorgie, ainsi que la région méridionale de la Russie, bénéficieront du commerce via ce réseau.
Les opérations ont montré une réduction du temps de transit sur cet itinéraire allant jusqu’à 25 jours, par rapport aux temps précédents de 40 à 45 jours, ce qui a conduit à une réduction de 30% des coûts de transport.
Ce réseau est exempt de sanctions parce qu’il constitue une alternative au canal de Suez et n’est pas dominée par les pays occidentaux.
Fait intéressant, fait remarquer le journal, les 18 pays concernés par le parcours de l’INSTC n’ont jamais été des partisans actifs des sanctions unilatérales déclarées par l’Occident, lorsque les liens commerciaux au sein de la région ont été perturbés par les sanctions occidentales contre la Russie et l’Iran.
À son tour, l’Economic Times a rapporté que la Russie avait commencé à transporter des trains à conteneurs complets vers l’Inde via la branche orientale de l’INSTC. Et qu’à terme, ce réseau pourrait devenir une alternative aux routes traditionnelles comme le Canal de Suez, la Méditerranée et le Bosphore.
L’Inde a demandé au port iranien de Chabahar de faire partie du réseau INSTC, ce qui permettrait de fournir un débouché maritime à l’Afghanistan et de devenir une plaque tournante de transit commercial pour la région.
Les relations de l’Inde avec l’Iran sont cruciales compte tenu de sa dépendance au pétrole brut iranien, malgré les sanctions américaines qui ont laissé les choses en désordre.
Même géographiquement, l’Iran a l’avantage de fournir une route alternative depuis l’Inde vers l’Afghanistan et l’Asie centrale, en contournant le Pakistan.
En 2000, la Russie, l’Iran et l’Inde ont signé le premier document établissant le corridor de transport international nord-sud INSTC. Mais à la mi-juin, Téhéran a commencé à transporter des marchandises depuis le port russe d’Astrakhan en passant par la mer Caspienne jusqu’au port iranien Bandar Anzali, pour ensuite expédier la cargaison par voie maritime au port indien Nhava Sheva.
Source: Médias