Dans l’environnement de la résistance au Liban, alors que courent les bruits d’une guerre avec l’entité sioniste, sur fond de litige sur la démarcation des frontières maritimes et de l’exploitation des hydrocarbures offshores, la conquête d’al-Jalil, la Haute Galilée au nord de la Palestine occupée alimentent les esprits, une fois de plus. Dans les médias, sur les réseaux sociaux, les allusions à cette éventualité se font de plus en plus nombreuses.
L’idée de conquérir al-Jalil avait été initialement lancée dans un discours du secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah
« Soyez prêts pour le jour où une guerre serait imposée au Liban, le commandement de la résistance pourrait vous demander de contrôler al-Jalil », a-t-il dit lors d’un discours prononcé en février 2011. Ses propos répondaient à des déclarations du ministre israélien de la Défense, Ehud Barak dans lesquelles il a demandé aux militaires israéliens de se préparer parce que le gouvernement pourrait leur demander d’entrer de nouveau au Liban en cas de guerre.
Depuis ce discours, ce scénario a été évoqué aussi bien dans les médias de la résistance que dans ceux des israéliens.
Du côté du leadership israélien, militaire et politique, les menaces de sayed Nasrallah sont prises au sérieux et plusieurs exercices militaires et de défense civil ont été réalisés, prenant en compte cette éventualité.
Le dernier, le plus grand exercice militaire organisé depuis des décennies, selon les médias israéliens, s’était déroulé le mois de mai dernier, pendant un mois.
Baptisé « Chariots de feu », il a simulé une guerre avec le Hezbollah, et a été réalisé conjointement avec l’armée chypriote, à Chypre, sur différents terrains, y compris des zones urbaines et rurales en terrain montagneux, pour leurs similarités topographiques avec le Liban, indiquent les médias israéliens.
Ses manœuvres comprenaient entre autres des missions défensives des régions nord de la Palestine occupée, dans la Haute Galilée, aux confins avec le Liban et des exercices d’évacuation de colons avec l’assistance de soldats de ses colonies frontalières.
Une vidéographie publiée récemment sur le site d’information al-Khanadek , proche de la résistance, met en exergue ces exercices israéliens, dans sa première partie.
Sa seconde partie lui est plutôt consacrée aux préparatifs du Hezbollah.
Il y est indiqué que c’est l’Unité d’élites al-Radwane, qui formerait l’essentiel de l’offensive de la résistance islamique. Comprenant entre 5 mille et 8 mille combattants d’élites, elle mènerait l’attaque via 5 brigades sur 5 secteurs.
La première devrait conquérir la ville de Naharia en même temps d’une invasion réalisée par quelque 150 combattants marines qui atteindraient son littoral au moyen des vedettes rapides.
La seconde brigade aurait pour mission de prendre le contrôle de la colonie de Shlomi, située à 300 mètres du passage frontalier Ras Naqoura, qui sépare le Liban de la Palestine occupée.
Tandis que la troisième brigade devrait prendre celle de Karmiel pour couper les voies de liaison terrestre entre les deux villes de Akka et de Safad et la quatrième brigade devrait quant à elle envahir les colonies al-Malikiyat, Ramot Neftali et Bitah.
Quant à la cinquième brigade, elle serait une brigade de réserve stratégique qui serait chargée des missions spéciales.
Et le site de conclure et s’interrogeant : « la résistance aurait-elle un scénario au-delà d’al-Jalil ».
Les informations du site en question semblent s’être référées à une étude américaine publiée depuis 2010, prévoyant une attaque simultanée depuis le Liban, la Syrie, l’Iran et la bande de Gaza.
Les informations américaines aussi ajoutaient que les combattants ont été entrainés par le Corps des gardiens de la révolution iranienne, dans des camps d’entrainement proches de Téhéran et le niveau de leur formation s’apparente à celui des forces militaires américaines et israéliennes ».
Depuis cette étude, se sont écoulées 12 années au cours desquelles l’expertise militaire de la résistance a été perfectionnée, par sa participation entre autres à la guerre contre les groupes takfiristes en Syrie . Il faut supposer qu’il en est de même pour ses capacités et ses effectifs. Sayed Nasrallah ne cesse de rappeler que les préparatifs de la résistance sont sans précédent. Il a aussi évoqué la sophistication des missiles qu’il possède, plus de 15 mille selon les Israéliens, et qui ont été transformés en missiles de précision.
Cette rhétorique sur la conquête d’al-Jalil semble ces temps-ci caresser de nombreux esprits au pays de cèdre, qui croupit sous une crise économique sans précédent dans son histoire moderne et qui se voit empêché d’investir ses hydrocarbures offshores, « seule planche de salut », selon les termes de sayed Nasrallah.
Le scénario de la guerre contre ‘Israël’ s’impose plus que jamais depuis que le numéro un du Hezbollah a mis en garde contre les pressions des Américains qui empêchent le Liban d’exploiter ses ressources gazières, sous prétexte qu’il faut d’abord démarquer les frontières maritimes avec les Israéliens, les accusant de vouloir faire plier les Libanais et assurant d’un ton menaçant : « entre la faim et la guerre, la guerre est un choix meilleur » .
Sur les réseaux sociaux libanais, un sonore (voice) taquin a fait un buzz : il imagine un scénario similaire à celui de retrait israélien de la bande frontalière libanaise en l’an 2000, lorsque les gens ont investi leurs villages aux côtés des résistants, après 18 années d’occupation .
Son auteur, non identifié, demande aux gens de ne pas trop s’emballer au cas où ils investiraient les colonies israéliennes en cas de conquête d’al-Jalil. Il les déconseille d’emporter avec eux des butins. « N’oubliez-pas c’est la terre des Palestiniens. Elle doit leur être restituée », recommande-t-il.
Source: Divers