Le journal américain Politico a évoqué la volonté de la France et de l’Allemagne de discuter de « concurrence déloyale avec Washington », notant qu’ils sont également « prêts à assener répondre, si le besoin s’en fait sentir ».
Politico a ajouté qu’après leur « désaccord public », le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron ont trouvé un problème qui les unit, à savoir « l’inquiétude croissante concernant la concurrence déloyale des États-Unis et la nécessité d’une réponse européenne ».
Le journal précise que les deux parties ont évoqué « leurs préoccupations communes pendant près de trois heures et demie d’entretiens, lors d’un banquet à Paris mercredi ».
Le président français Emmanuel Macron a reçu le chancelier allemand Olaf Scholz lors d’un déjeuner de travail mercredi à l’Elysée, espérant relancer la coopération bilatérale, entachée par une série de divergences.
Politko a rapporté, plus tôt, que « la détérioration des relations entre les deux parties a atteint un niveau de discorde sur la communication avec la presse ».
Et le journal américain a souligné que « les deux parties ont convenu que les récents plans de soutien du gouvernement américain représentent des mesures qui faussent le marché et visent à persuader les entreprises de délocaliser leur production vers les États-Unis, et c’est un problème qu’ils souhaitent que l’Union européenne traite ».
Selon Politco, « cette convergence d’opinions sur cette question est intervenue dans la foulée des désaccords publics de ces dernières semaines sur des questions politiques clés, telles que l’énergie et la défense, ce qui est souvent considéré comme une rupture de l’alliance politique centrale de l’Union européenne entre les deux plus grands économies européennes. »
Le journal a ajouté que « les deux dirigeants ont convenu que l’Union européenne ne pourrait pas rester les bras croisés si Washington allait de l’avant avec la loi sur la réduction de l’inflation, qui prévoit des réductions d’impôts et des avantages énergétiques pour les entreprises investissant sur le sol américain ».
Le journal a noté que « la législation américaine, qui a été signée récemment, incite spécifiquement les consommateurs à acheter des voitures américaines lorsqu’il s’agit de choisir une voiture électrique, ce qui est une étape particulièrement alarmante pour les grandes industries automobiles, en France et en Allemagne ».
Vendredi dernier, le président français a critiqué les États-Unis pour leur approche de la fixation des prix du gaz, soulignant qu’ils « adoptent la politique de deux poids deux mesures ».
Le 17 octobre, Macron a exhorté l’Allemagne à faire preuve de « solidarité » européenne face aux prix élevés de l’énergie, mettant en garde contre « la distorsion de l’équilibre concurrentiel ».
Pour sa part, Schulz a rejeté, au début du mois, les critiques européennes sur le plan de son pays, affirmant que les mesures prises par l’Allemagne ne sont pas uniques, mais « correctes, et elles sont également prises dans d’autres pays ».
Source: Médias