Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naim Qassem, a déclaré que le Hezbollah voudrait un président qui œuvre pour l’indépendance du Liban tout en mettant au point un plan de sauvetage du pays.
Lors du parrainage du lancement d’un séminaire sur le professeur universitaire, organisé par l’Autorité de l’enseignement supérieur au sein de l’organisation de mobilisation pédagogique, l’antenne estudiantine du Hezbollah, il a affirmé que « la majorité des députés du Parlement actuel sont d’accord avec nous sur les qualités requises du président, mais il y a une différence dans l’application de ces spécifications à certaines personnes, bien que cette question nécessite plus de discussion et de dialogue ».
« Le travail politique du Hezbollah est basé sur des règles, des données et des prémisses sur lesquelles il établit sa position et fonde ses mesures pratiques. Bien sûr, cela ne signifie pas que nos opposants politiques ne partent pas de bases, mais nous pensons que leurs bases sont fausses, et leurs prémisses conduisent à des résultats qui ne profitent pas au Liban », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter : « Si l’on veut classifier les politiciens au Liban, l’on peut dire qu’il y a deux tendances majeures autour d’elles gravitent de petites tendances qui ne sont pas essentielles. La première tendance adhère à l’équation tripartite de « l’armée, le peuple et la résistance » et croit sincèrement que si nous ne sommes pas forts et nos divers efforts ne sont pas conjugués, le Liban ne peut être un pays indépendant ».
Et de poursuivre : « La deuxième tendance considère que la conformité du Liban aux orientations américaines lui accorde une place dans le cercle de l’attention internationale pour résoudre ses problèmes. Mais le problème avec cette tendance est qu’elle s’accompagne d’une approche américaine explicite et claire qui se traduit pratiquement par le parrainage des intérêts israéliens, quel qu’en soit le prix, qu’il s’agisse de l’occupation, de la colonisation, ou de manipuler les processus politique et économique du pays. Et quand vous demandez aux défenseurs de cette orientation pourquoi acceptez-vous cette position et cette mainmise américaine, ils répondent parce que les Etats-Unis ne nous laisseront pas travailler si nous ne sommes pas avec eux, et parce qu’ils nous aident pour pouvoir mener un train de vie luxueux et prospère. »
Et Cheikh Qassem de demander : « Que faites-vous quand Israël tue et quand il occupe ? Qu’avez-vous fait quand il est entré dans la capitale Beyrouth ? Qui a expulsé Israël du Liban, comment avons-nous pu obtenir nos droits maritimes ? »
Concernant la question de l’élection d’un chef de l’Etat, au moment où le Liban est en vacance présidentielle depuis fin octobre, le numéro deux du Hezbollah a déclaré : «Nous sommes censés élire un Président de la République qui considère que le problème central au Liban est économique, et non pas nous présenter d’autres problèmes fabriqués qui nous détournent de l’économie, gaspillent nos efforts et notre temps, pour finalement devenir un facteur justifiant une ingérence étrangère au Liban. Sachant que ce que nous subissons aujourd’hui, c’est cette détérioration de la situation économique. Nous appelons, en tant que Hezbollah, à choisir un président avec lequel nous sommes tous d’accord à condition que sa principale préoccupation soit le problème économique avec toutes ses répercussions diverses. Quant aux autres questions politiques qui font l’objet de discussions politiques ou autres, elles seront débattues dans les différentes enceintes internes sans occuper le premier plan car le fait de se concentrer sur un quelconque problème aux dépens de celui de l’économie exacerbe la situation économique et ne résout pas les autres problèmes évoqués ».
« En fait, nous, en tant que Hezbollah, voulons un président qui œuvre pour deux choses fondamentales : qui (d’une part) travaille sur le plan politique pour l’indépendance du Liban, en préservant sa puissance et ses capacités, en en protégeant ses terres, son eau et ses richesses et qui d’autre part porte un projet de plan de sauvetage qu’il s’emploie à faire approuver sur le plan interne, selon les voies constitutionnelles connues, et qui puisse mettre tout en œuvre pour rassembler les Libanais autour de ce plan de sauvetage… Nous voulons un président qui offre une démarche politique et de sauvetage qui puisse faire passer notre pays de la réalité dans laquelle il se trouve vers une meilleure réalité dans laquelle réside la solution ».
Et cheikh Qassem de conclure : « Nous, en tant que Hezbollah, n’avons pas encore annoncé le candidat pour lequel nous voterons. Et ce par souci de donner plus de temps au dialogue avec les différentes forces politiques et les différents blocs parlementaires. Peut-être pourrions-nous nous entendre sur un président convenable en collaborant ensemble. Le bulletin blanc que nous déposons dans l’urne est un bon signe à travers lequel nous voulons ouvrir la voie vers l’entente. Nous ne voulons pas de manœuvres, comme certains le font, en proposant un nom pour le bruler avant de faire passer leur choix réel. Nous ne voulons pas jouer avec les nerfs des Libanais. Nous voulons travailler clairement et franchement, et nous voulons atteindre cet objectif au plus vite. C’est-à-dire que nous sommes en faveur de l’élection d’un président de la République dans les plus brefs délais, à condition qu’il possède les caractéristiques qui font de lui le détenteur d’un choix politique et économique conforme à un pouvoir fort et indépendant, de sorte que le Liban ne soit pas un pays dépendant. Par la suite, nous traiterons les autres problèmes par des ententes diverses ».
Ce jeudi 17 novembre, le Parlement libanais a échoué pour la sixième fois à élire un successeur à Michel Aoun, dont le mandat a expiré le 31 octobre dernier.
112 députés sur les 128 étaient présents à la session parlementaire au cours de laquelle Michel Moawad a recueilli 43 voix, Issam Khalifa 7, Sleiman Frangié 1 voix, et 3 pour Ziad Baroud. Tandis que 46 députés ont voté blanc et que 10 votes ont été annulés.
Sitôt la session clôturée et faute de quorum pour la deuxième session, le président du Parlement, Nabih Berri, a déclaré, dans un communiqué, qu’il avait fixé au 24 novembre la nouvelle date pour l’élection du président de la République.
Source: Al-Manar