Après le covidisme délirant, puis l’ukrainisme obligatoire, on voudrait nous embarquer dans l’iranophobie forcenée.
Mais ce n’est pas si facile. Le prétexte initial choisi relève de la mode dans l’art de la coiffure à l’iranienne. Les jeunes filles iraniennes portent le voile très haut, comme une tiare, avec une grâce inimitable.
Naturellement, il y en a qui se croient à l’avant-garde du progrès en se privant de cet attribut majestueux, dans lequel elles voudraient voir un symbole d’oppression. Le cycle provocation-répression est enclenché. Il y a des blessés, des morts peut-être.
Les progressistes en Occident choisissent de maintenir la mobilisation contre « l’obscurantisme » religieux au niveau capillaire : elles se coupent une mèche de cheveux devant une caméra, et ça passe au journal télévisé.
L’escalade se poursuit : quelques jeunes Iraniens surprennent, de dos, des religieux, de préférence âgés, et leur arrachent leurs turbans. Dans tout le pays, nous dit-on, on se crêpe le chignon jusqu’au sang. Il s’en faut d’un cheveu pour que le gouvernement tombe, nous dit-on…
La campagne lancée le 5 octobre 2022
La campagne a commencé le 5 octobre 2022 avec la mort de la jeune Mahsa Amini (…) Normal, puisque les tentatives occidentales pour empêcher le rapprochement de l’Iran et de la Russie venaient d’échouer, comme le confirmait Le Monde : Anglais, Allemands ou Français n’ont pas réussi à faire plier l’Iran, qui défend sa souveraineté en matière de ressources énergétiques, et nucléaires en particulier. La guerre hybride des impérialistes occidentaux contre l’Iran n’a fait que changer de terrain, provisoirement. Car les médias ont cru que le moment était venu de saisir au vol l’occasion qui se présentait, comme on dit en français, par les cheveux. Mais, comme on dit en espagnol, la chance est chauve, et elle est maintenant hors d’atteinte.
Le 8 novembre est passé, Netanyahou, le compère de Trump dans l’assassinat du général Soleimani, est de retour, les cartes sont rebattues avec le retrait russe de Kherson… les méandres des négociations suivent des cours plus tortueux. Reste que l’habituelle stratégie impérialiste consistant à susciter et à activer les guerres civiles artificielles est toujours aussi visible. Le 16 novembre, Téhéran s’énerve contre les ingérences françaises, et coffre quelques nouveaux Français…
Dénouons l’écheveau de la propagande occidentale
Ce qui est en jeu, c’est l’indépendance politique de l’Iran, la continuité de sa grandeur historique. Les vautours israélo-états-uniens sont à leur poste, et patientent. Nos médias croyaient, avec l’affaire Mahsa Amini, tenir une occasion en or de provoquer et d’amplifier une révolution de couleur. Le président Macron, qui se veut toujours à l’avant-garde, accentuait l’israélisation des méthodes de chantage sur le gouvernement iranien : sanctions ciblées, menaces en tout genre…
Il s’en faut souvent d’un cheveu pour que les plans machiavéliques occidentaux réussissent. Le « combat de chiens » fait peut-être rage en Iran, après les échecs de « révolution verte » : le Pentagone était parvenu à créer une guerre civile en Yougoslavie, en excitant artificiellement la colère entre musulmans et Serbes, ce qui avait permis de démembrer le pays en 1990. Mais ce n’est pas si facile avec l’Iran, qui assume depuis toujours une personnalité très complexe. Les occidentaux en sous-estiment régulièrement les ressources !
Des complots tirés par les cheveux
Ceux qui veulent abolir les traditions nationales en Iran comme chez nous refusent de montrer les manifestations populaires de soutien au gouvernement. Or le peuple iranien ne veut pas être gouverné par des suppôts de l’Occident, et il se souvient du renversement du premier ministre Mossadek, sous la pression des Britanniques, en 1953, dès qu’il eut nationalisé le pétrole iranien. Le gouvernement iranien soutient la Russie à l’ONU, et cette alliance se renforce ; avec l’Inde et la Chine, ce sont maintenant quatre énormes puissances qui refusent le sinistre projet de globalisation de la misère et des génocides, dit « grande réinitialisation ». Klaus Schwab, celui qui croit pouvoir gouverner le monde grâce au Forum de Davos, est le bras droit de George Soros.
L’exemple de l’Ukraine
Le même Soros prétendait faire la loi en Ukraine : les jeunes Ukrainiens s’imaginaient que l’Union européenne leur ouvrirait les portes du paradis, avec accès gratuit à toutes les perversions encouragées en Occident. Ils s’en faisaient une fête.
L’OTAN a dévasté l’Ukraine après avoir mis en œuvre systématiquement la provocation contre la Russie ; cela s’est fait sous prétexte de protéger les Ukrainiens de la Russie. Or il n’y a plus d’espoir de victoire pour le camp occidental, désormais désuni et accablé par son propre suicide économique.
Désormais, les jeunes Iraniens ne peuvent plus se faire d’illusion : les réformes économiques nécessaires pour assurer la prospérité à leur pays en dépit des sanctions occidentales, seul un gouvernement expérimenté saura les mener à bien. Et cela nécessite une continuité dans le commandement, ainsi qu’une main ferme, guidée par un projet spirituel enraciné dans la tradition.
Le jeune et bouillant Zelensky, qui se voulait l’instrument de l’occidentalisation complète de son pays, perd maintenant tous ses soutiens, y compris à Tel-Aviv. Par ailleurs, n’oublions pas que tous les promoteurs forcenés de la marchandisation de la vie humaine, et de la prostitution généralisée, sont les défenseurs inconditionnels des mensonges fondateurs de l’entité sioniste, et de sa guerre permanente contre l’Iran.
L’ouverture aux « valeurs occidentales » qui ne sont que les vices d’un empire en pleine décomposition, est un poison capable de tuer la vitalité spirituelle d’un peuple, si ses autorités spirituelles et politiques se laissent surprendre. La démocratie n’est pas un but ultime. La vérité, qui est la condition de la paix civile, seule est un absolu, et il faut combiner des moyens variés pour les faire avancer ensemble.
Les jeunes et les sages
Nous ne sous-estimons pas les tentations et les frustrations des jeunes qui voudraient, comme une urgence nationale, absolument suivre les modes vestimentaires occidentales ; mais comme on dit en Français «l’habit ne fait pas le moine » : un agent de la CIA ou du Mossad, même déguisé en adolescent écervelé, reste un ennemi, parce qu’il n’a qu’un but : la destruction de l’Iran, pour pouvoir dépecer le pays et le piller sans résistance. Mais, comme le dit l’Ayatollah Khamenei, « L’Iran, ce n’est pas la Libye ou le Soudan ».
Nous félicitons le peuple iranien de garder sa fidélité à ses traditions spirituelles, et de protéger ceux qui les représentent avec sagesse. La France a déjà sacrifié son commerce avec l’Iran, et en particulier ses exportations de voitures, pour le seul profit des États-Unis, qui ont repris le marché perdu par Peugeot. Le jeune président Macron ferait bien de cesser ses aboiements de roquet exprimant « la voix de son maître » israélien à seule fin d’envenimer les tensions internes. Il n’est nullement mandaté par les Français pour exercer une ingérence dans la politique intérieure de l’Iran, au détriment des intérêts français, et au mépris des règles de la diplomatie.
Par Maria Poumier
Source : Entre la Plume et l’Enclume