Ankara a annoncé ce dimanche matin, le lancement d’une opération militaire aérienne contre des miliciens kurdes en Syrie et en Irak, une semaine après l’attentat sanglant d’Istanbul, attribué par les autorités turques au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et aux milices kurdes en Syrie.
Selon le ministère turc de la Défense, 89 cibles ont été bombardées, dont des abris et des dépôts de munitions , lors de frappes aériennes contre des bases de milices kurdes dans le nord de l’Irak et le nord de la Syrie.
Il a ajouté que les frappes ont visé Qandil, Assos et Hakurk en Irak, Kobani, Tal Refaat, Al-Jazeera et Derik dans le nord de la Syrie, ajoutant que « les soi-disant dirigeants de l’organisation terroriste faisaient partie de ceux qui ont été neutralisés ».
Selon l’AFP, vers minuit du samedi-dimanche, des avions de guerre turcs ont lancé des dizaines de frappes aériennes pendant plusieurs heures sur des zones sous contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS), dont l’épine dorsale est les Unités de Protection du Peuple, bras armé du PKK.
Les attaques ont été perpétrées dans les gouvernorats de Raqqa, d’Alep (nord) et de Hassaké (nord-est), notamment la ville de Kobani (Aïn Al-Arab), à la frontière avec la Turquie.
Dans la nuit, le ministère turc de la Défense a publié sur son compte Twitter une photo d’un combattant décollant pour effectuer un raid nocturne. Le tweet a été joint d’une photo avec la phrase « L’heure du jugement a sonné ».
Les frappes turques, qui se sont poursuivies jusqu’aux premières heures de l’aube, ont principalement visé la ville de Kobani et ses environs (nord), des silos à grains dans la province ouest d’Al-Malikiyah, et une centrale électrique dans sa campagne sud (nord-est).
Les attaques auraient causé la mort de 11 membres des FDS et dix soldats des forces gouvernementales syriennes, selon l’Observateur syrien des droits de l’homme, une officine médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale siégeant à Londres. Ses chiffres n’ont pu être vérifiés de sources indépendantes.
Mais le responsable médiatique des FDS, Farhad Chami a rendu compte de la mort d’un seul combattant des FDS et de deux gardiens des silos de céréales, ainsi que de 11 civils , dont un journaliste kurde. Il a aussi dit aussi que 14 soldats gouvernements auraient aussi péri et 12 autres blessés.
Une source militaire syrienne a confirmé la mort de soldats syriens dans les raids turcs. « Un certain nombre de soldats sont tombés en martyrs à la suite des attaques turques sur les terres syriennes dans la campagne nord d’Alep et la campagne de Hassaké à l’aube de ce jour », a assuré cette source pour l’agence syrienne SANA.
Les FDS ont accusé l’armée turque d’avoir effectué plusieurs bombardements aériens contre la ville de Kobané
« Kobané, la ville qui a défait Daech, est la cible de bombardements par l’aviation de l’occupation turque », a annoncé Farhad Shami, leur porte-parole. Son groupe avait démenti tout lien avec l’attentat.
Une centrale électrique visée
Le bombardement turc de la quatrième centrale électrique du village de Taql Baql, près de Hassaké, a provoqué sa destruction complète, rapporte un photographe de l’AFP, qui a vu dimanche matin des corps près d’une voiture sur le site et de gros trous dans le sol.
Souleiman Abu Hawker, un habitant de la région, a déclaré que les bombardements turcs ont ciblé la station à plusieurs reprises. « Nous travaillions pour sauver les blessés et récupérer les corps lorsque l’avion a de nouveau bombardé, alors nous avons fui », a-t-il déclaré à l’AFP.
En revanche, en Irak Les frappes turques n’ont pas fait de morts parmi les civils, selon un responsable du Kurdistan irakien, expliquant que les bombardements ont visé au moins huit zones où se trouvent des sites du PKK à Sinjar et dans les monts Qandil, en plus de Rawanduz, Asus, Soran, Rania, Qaldz et Bradost.
Ankara bombarde souvent des sites du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection contre lui depuis 1984, utilisant les montagnes escarpées du nord de l’Irak voisin comme base arrière. Les forces turques ont établi des points permanents à l’intérieur du territoire irakien.
Depuis 2016, la Turquie a lancé trois opérations militaires en Syrie, de concert avec des milices syriennes qui lui sont fidèles, ciblant principalement les combattants kurdes.
Source: Divers