Les crimes israéliens contre les jeunes palestiniens en Cisjordanie occupée ne connaissent pas de répit.
Un deuxième jeune palestinien, Fawzi Makhalfeh (18 ans) a été abattu de sang-froid, en moins de 24 heures, dans la nuit de vendredi à samedi, lorsque des soldats de l’occupation ont ouvert le feu sur un véhicule civil qu’il conduisaiten compagnie d’un ami, dans son village Sabsatiyeh au sud-ouest de Tulkarem.
La version israélienne démentie
Les témoins palestiniens qui ont été témoin du crime ont catégoriquement démenti la version israélienne qui prétend que les soldats avaient fait l’objet d’une tentative d’attentat a la voiture-bélier.
Selon le maire de la localité, « ces allégations sont une tentative de se déculpabiliser du crime d’exécution sommaire à l’encontre du jeune Fawzi ».
Des témoins oculaires ont rapporté que le jeune palestinien qui conduisait la voiture ne pouvait voir les soldats israéliens qui se trouvaient au tournant de la rue d’où il venait, indiquant qu’ils ont ouvert une grêle de feu sur lui, même après avoir percuté le mur, rapporte le site d’information Arabs48.
Où est le couteau
Une femme habitant dans la rue où le crime a eu lieu raconte pour le média palestinien sur Telegram al-Quds avoir été témoin des faits.
Depuis le toit de sa maison, elle dit avoir vu des soldats israéliens, « une cinquantaine » qui patrouillaient à pieds dans cette rue, lorsque la voiture est apparue au tournant d’une rue.
Ils ont ouvert le feu sur elle « comme une averse de pluie ». Puis ils se sont approchés d’elle.
Elle les a entendus crier aux passagers de la voiture de sortir le couteau. Et la réponse de l’un des deux leur répondre « nous n’avons pas de couteau. On ne vous avait même pas vu ».
« Ils ont alors ouvert le feu une deuxième fois sur la voiture avec des mitrailleuses. Pendant 5 minutes », a-t-elle poursuivi.
Selon le Croissant-rouge palestinien, une quarantaine de balles ont criblé le véhicule.
Le sang coulait encore
Les témoins racontent que les soldats ont par la suite interdit à l’ambulance de leur porter secours, « jusqu’à ce que le sang soit vidé ». Une pratique désormais courante par l’armée israélienne.
Fawzi Makhalefh a succombé tandis que son compagnon Mohammad Mkhaymer, grièvement blessé a été arrêté.
Le sang du martyr coulait encore lorsqu’il a été dégagé de la voiture.
L’ami de Makhalefh venu à la morgue pour les derniers adieux raconte avoir été le dernier à le voir avant son assassinat. « Il était heureux d’avoir obtenu son baccalauréat », confie-t-il.
Les médias palestiniens ont diffusé les images de sa mère qui s’est effondrée lorsqu’elle a vu la voiture ou il a été exécuté. « Que Dieu se venge d’eux », peut-on l’entendre dire.
Dans la matinée ont eu lieu ses obsèques. Les images de son unique frère et 6 sœurs sont poignantes.
Une enquête internationale
Le ministère palestinien des AE a réclamé « une enquête internationale sur le crime d’exécution du jeune Fawzi Makhalfeh » et de traduire en justice les assassins.
« Ce crime s’inscrit dans le prolongement des attaques qui visent Sabstayeh, ses citoyens, ses vestiges historiques, et en raison des facilités que le gouvernement de l’occupation accorde à ses soldats d’ouvrir le feu sur les Palestiniens et de se comporter avec eux comme s’ils étaient des cibles de tirs, pour s’entrainer à les tuer de sang-froid », a-t-il déploré.
Les obsèques de Mohamad al-Bayed (17 ans)
D’autres obsèques ont eu lieu ce samedi dans la localité Oum Safa (Umm Safa) au nord-ouest de Ramallah pour les adieux d’un autre martyr, Mohamad al-Bayed (17 ans), abattu également à bout portant. Il a été tué d’une balle dans la tête pendant qu’il assistait à la manifestation hebdomadaire organisée tous les vendredis dans cette localité pour protester contre la poursuite de la colonisation israélienne.
Le mois de juin dernier, cette localité avait été victime d’une attaque perpétrée par des colons, en même temps que les autres localités Tarmasaaya (proche de Ramallah) et Jaloud (sud de Naplouse) et des maisons et des voitures ont été incendiées.
Selon le site d’information Araby.co., avant l’attaque, les habitants de cette localité s’étaient rendus vers une colonie sauvage qui venait d’être évacuée la veille et transféré sous la pression populaire vers une autre colonie Halmish, édifiée sur les terres de Ramallah.
Depuis le début de l’an, l’arme israélienne a tué 205 Palestiniens et blessé 5189 en Cisjordanie occupée. C’est le bilan le plus élevé de martyrs depuis 2003.
Arrestations continues
Ailleurs en Cisjordanie occupée, les médias palestiniens ont rendu compte d’une incursion israélienne dans la région al-Aabiyate, à l’est de Bethleem, et de l’arrestation de trois jeunes palestiniens : Chadi Aabiyate ( 18 ans), Mohamad Aabiyate ( 17 ans) et Ibrahim Aabiyate (19 ans), sous prétexte qu’ils ont poignardé un colon israélien jeudi 20 juillet dernier.
Il est aussi question de l’arrestation de l’analyste politique Thamer Sabaaneh, au check-point israélien situé au sud-ouest de Jénine.
Le chiffre des Palestiniens arrêtés depuis le début de l’an s’élève à 3846.
Source: Divers