Le quotidien libanais al-Akhbar a révélé certains dessous de l’arrestation de l’espion russe et de la femme qui l’accompagnait, lesquels étaient chargés d’espionner des sièges du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.
Selon les informations du journal, l’espion qui s’appelle d’après son passeport Youri Rinatovitch Tchaiken (né le 13 mars 1977) est arrivé au Liban depuis un mois. Accompagné d’une femme Lilia Alexandrovia Tahaiken et d’un bébé de sept mois, il s’est installé dans un hôtel de la capitale.
Quelques jours plus tard, il s’est rendu dans un quartier de la banlieue sud que les sources d’al-Akhbar se sont abstenues de préciser lequel. Mais il a été repéré par la résistance qui s’est abstenu de procéder à son arrestation et l’a laissé suivre sa mission pour savoir sa nature.
La résistance a constaté qu’il a fait exprès de se rendre dans la banlieue sud pendant les jours de commémoration d’Achoura, supposant que les sièges du Hezbollah seraient évacués pendant les heures de participation aux cérémonies organisées.
L’agent russe a utilisé des coordonnées que lui avaient fournies ses employeurs afin d’accéder plus facilement à sa destination. Il est parvenu à ouvrir la porte du site mais s’est trouvé face à une seconde porte qu’il n’a pu ouvrir. Alors il est retourné dans son lieu de séjour.
Toujours selon al-Akhbar, la résistance a alors contacté l’appareil de Sureté générale lui demandant de l’arrêter. Ce qui a été fait pendant qu’il quittait le Liban, à l’aéroport, alors qu’il projetait de pendre l’avion à destination de la Russie.
Pendant les 10 premiers jours de l’enquête, il a nié toutes les accusations portées contre lui. Assurant qu’il se promenait naturellement et qu’il se serait trompé en s’approchant de certains endroits sans savoir qu’ils appartenaient au Hezbollah.
La femme qui l’accompagnait aussi a nié au début savoir quoique ce soit, répétant les mêmes propos de l’homme.
Mais les enquêteurs apprendront que la femme qui l’accompagnait n’est pas son épouse et qu’il l’avait emmené avec lui pour écarter les soupçons qui pouvaient planer sur lui.
Ils lui ont assuré détenir des preuves incontestables sur son implication, la menaçant de peine plus lourde en raison de son silence et d’être séparé de son bébé qui serait remis à une maison de soins pour enfants. Elle a fini par craquer et a reconnu tout savoir, révélant qu’il était venu plusieurs fois auparavant au Liban, notamment en 2021 et 2022. Mais que c’est la première fois qu’elle l’accompagne. Elle a dit ne pas savoir ce qu’il faisait mais l’a vu dès leur arrivée à Beyrouth s’entrainer longtemps dans l’hôtel pour ouvrir des serrures sans émettre de bruit.
Lorsque les enquêteurs ont révélé ces faits et d’autres à l’agent, il a avoué être venu au Liban dans le cadre d’une mission bien définie tout en niant connaitre l’identité de son employeur. Il a raconté être un citoyen russe qui travaille dans le domaine des serrures et qu’il diffuse son CV sur les réseaux sociaux pour être recruté, et c’est ainsi qu’il a été contacté par des parties qu’il ne connaissait pas et qui lui ont proposé de travailler pour eux dans le cadre d’une mission qui est compatible avec sa profession en échange de sommes d’argent.
La première fois, ils lui ont demandé de se rendre à Beyrouth en 2021 pour photographier des endroits dans la banlieue sud prétendant qu’il ne savait pas qu’ils appartenaient au Hezbollah. La seconde fois, toujours selon ses allégations, ses employeurs lui auraient demandé de se rendre dans un commerce pour s’assurer de la présence d’un générateur et d’un bulldozer. Ayant reçu l’ordre de mettre le feu au générateur, il a dit qu’il n’a pu l’exécuter en raison de la présence de caméras et de mesures de surveillance.
Concernant sa dernière mission, le détenu russe a admis que ses opérateurs lui ont fourni des données sur l’objectif qu’il devait atteindre, lui ont réglé l’heure, lui ont montré des images d’un type de serrure et lui ont demandé de s’entraîner à les ouvrir d’une manière spéciale, dans un délai rapide.
Le détenu a raconté comment il s’est rendu à la banlieue sud, en utilisant les coordonnées dont il disposait et est arrivé sur place. Après avoir vérifié l’exactitude de l’adresse, il s’est dirigé vers la porte verrouillée et a commencé le processus d’ouverture avec un dispositif spécial en sa possession, mais qu’il a rencontré des difficultés, ce qui lui a fait prendre environ une heure avant de l’ouvrir.
Selon les prescriptions qui lui auraient été données par ses employeurs, il se devrait, après être entré dans l’établissement, de les contacter via un téléphone portable en sa possession, afin qu’ils l’informent de ce qu’il devait faire à ce moment-là, soulignant qu’il ne savait rien de ce qu’il y avait dans cet endroit, et n’avait aucune estimation de ce qui lui était demandé pour le mettre en œuvre.
Ayant réussi à ouvrir la porte, il a été choqué de constater qu’elle menait vers une autre porte. Ayant alors entrepris le processus d’examen du type de serrure, et avant de commencer à essayer de l’ouvrir, il a entendu soudain des voix près de lui. Alors il a récupéré ses affaires et a quitté les lieux en prenant un taxi jusqu’à l’hôtel où il réside. Et il a décidé de revenir en Russie.
Source: Médias