Bahreïn a condamné 13 « prisonniers politiques » d’un à trois ans d’emprisonnement supplémentaires pour avoir participé en 2021 à une manifestation contre leurs conditions de détention, a dénoncé mercredi une ONG bahreïnie.
Le petit royaume du Golfe, très lié à l’Arabie saoudite, est régulièrement accusé par des ONG et des institutions internationales de graves violations des droits humains visant les opposants, en particulier depuis la répression féroce du soulèvement populaire de 2011, dans le sillage des révolutions arabes.
« Bahreïn condamne 13 prisonniers politiques dans un procès de masse marqué par des allégations crédibles de torture », a déclaré dans un communiqué l’Institut bahreïni pour les droits et la démocratie (BIRD).
Selon cette ONG basée en Grande-Bretagne, le tribunal a rendu son verdict mardi à l’encontre de « 65 accusés, dont 62 prisonniers politiques », aucun d’entre eux n’ayant été présentés aux juges.
Ces derniers ont condamné 12 hommes à trois ans de prison, un autre à un an et acquitté les 52 restants, a précisé BIRD, qui dénonce de « graves violations des droits de la défense, notamment le droit d’assister au procès et d’accéder à un avocat ».
« Les victimes de torture sont condamnées tandis que les tortionnaires n’ont pas à rendre compte de leurs actes », a fustigé Sayed Alwadaei, responsable du plaidoyer à BIRD, cité dans le communiqué.
Les autorités bahreïnies ont assuré de leur côté que les détenus avaient « leurs droits garantis » et qu’elles prenaient « très au sérieux toute allégation de mauvais traitements ».
« L’incident en question, qui s’est produit à la prison de Jau (sud) le 17 avril 2021, était une tentative violente, préméditée par un petit groupe de détenus bien organisé, de perturber les opérations de l’établissement », ont-elles écrit à l’AFP.
D’après elles, « il ne s’agissait absolument pas d’un sit-in ou d’une manifestation pacifique » et « le personnel de l’établissement a pris des mesures proportionnées ».
En 2021, l’ONU s’était inquiétée du « recours inutile et disproportionné à la force » visant un « un sit-in pacifique », les détenus protestant contre « le manque d’accès aux soins médicaux ».
Le sit-in avait été provoqué par la mort d’un activiste, faute de soins médicaux adéquat, selon ses codétenus.
En août, des centaines de prisonniers – 121, d’après les autorités – avaient lancé une grève de la faim. Mi-septembre, ils ont suspendu leur mouvement après des engagements du gouvernement d’améliorer leur situation.
Source: AFP