Le poète palestinien D. Refaat al-Aarair est tombé en martyr dans la nuit de jeudi à vendredi dans un raid aérien israélien contre sa maison à Gaza.
Ayant fait ses études en littérature anglaise à la Faculté islamique de Gaza, où il a par la suite enseigné, il faisait partie des jeunes auteurs palestiniens qui ont écrit en anglais. Il a co-fondé le projet « Nous ne sommes pas des chiffres » destiné à écrire la réalité des Palestiniens en histoire, avec l’aide de consultants étrangers.
Il a refusé de quitter le nord de Gaza lors de l’éclatement de la guerre le 7 octobre 2023.
Lors de l’éclatement de la guerre, après l’opération du Hamas Déluge d’al-Aqsa il avait écrit un poème intitulé « S’il fallait que je meure » Il le clôture en écrivant : « Que ceci accorde l’espoir. Que ceci soit l’histoire ».
Un dernier vœu aussi poignant avait été laissé par un médecin qui a été tué ainsi que deux autres le 21 novembre dans une frappe israélienne contre l’hôpital al-Awda au nord de la bande de Gaza. Mahmoud Abou Nojaïlah a écrit son tableau d’hôpital : « Celui qui restera jusqu’à la fin racontera l’histoire. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir. Pensez à nous ». Il avait refusé de quitter son lieu de travail, rapporte Médecins sans frontière en lui rendant hommage.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, 287 membres du corps médical hospitalier ont été tués dans cette guerre.
De nombreux membres de l’intelligentsia gazaouie sont tombés en martyrs dans cette offensive israélienne. Mais la mort qui a le plus ému les Gazaouis est sans doute celle du professeur Soufiane Abdel Rahmane Tayeh. Il était considéré comme l’éminence grise de l’enclave. Président de l’Université islamique de Gaza, il était Professeur et chercheur en Physique et en Mathématiques appliquées et a été classé en 2021 parmi les 2 % meilleurs chercheurs mondiaux. Il a été nommé titulaire de la Chaire UNESCO en sciences physiques et spatiales pour la Palestine.
Il a réalisé plus de 285 articles scientifiques notamment sur l’optique et la bio détection, les ondes et les fibres, l’électronique et les communications, les cellules solaires, les diodes électroluminescentes et autres.
C’est en rédigeant un article scientique qu’il a été tué ainsi que les membres de sa famille, quelques jours après la fin de la trêve dans les raids intensifs menés contre plusieurs régions de la bande de Gaza dont Faloujah dans le camp de Jabalia au nord de la bande de Gaza.
Ses derniers mots ont été rapportés par son cousin. Il lui avait dit: « La situation est difficile et dangereuse ». Mais il n’etait pas question pour lui partir.
Et les massacres israéliens contre la population civile dans la bande de Gaza se poursuivent. Depuis la fin de la trêve le 1er décembre, 1250 Palstiniens sont tombés en martyrs.
Ces derniers jours, les bombardements israéliens visent spécifiquement les régions orientales de la ville de Khan Younès, le littoral de la ville de Rafah ainsi que les régions centrales de la bande de Gaza.
Des centaines de milliers de Gazaouis sont désormais entassés dans un camp à ciel ouvert, au sud de la ville de Rafah, près de la frontière avec l’Egypte. Dans une interview avec le correspondant d’al-Manar qui leur demandait s’ils envisageaient de quitter l’enclave, au cas où le poste-frontière de Rafah leur serait ouvert, ils ont été nombreux à assurer qu’il n’en est pas question. Quoiqu’il arrive. Selon un dernier bilan livré par le ministère de la Santé de Gaza, jeudi, 17.177 martyrs ont été recensés et plus de 46.000 blessés et plus de 7.700 sous les décombres, depuis le 7 octobre.
Source: Divers