Dix experts de l’ONU ont mis en garde, le lundi 5 août, contre « l’escalade du recours à la torture » en ‘Israël’ contre les prisonniers palestiniens depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza le 7 ocotbre, dénonçant une « impunité absolue » et appelant à prévenir un crime contre l’humanité.
Le 31 juillet, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, a publié un rapport affirmant que de nombreux Palestiniens ont été emprisonnés dans le secret avec dans certains cas un traitement pouvant s’apparenter à de la torture.
Dans un communiqué, les experts de l’ONU, qui sont mandatés par le Conseil des droits de l’Homme mais ne s’expriment pas en son nom, soulignent que « l’escalade du recours à la torture par Israël contre les Palestiniens en détention est un crime contre l’humanité qui peut être évité ».
Ils dénoncent la situation d’ « impunité absolue » ainsi que « le silence des États (…) après l’émergence de témoignages et de rapports sur des allégations de mauvais traitements et de torture », et appellent « à faire pression sur Israël » en vue de mettre en œuvre un système d’accès, de surveillance et de protection des détenus palestiniens.
« Ce qu’il faut maintenant, c’est une présence internationale indépendante d’observateurs des droits humains. Ils doivent devenir les yeux du monde », ont-ils affirmé.
Les experts affirment avoir reçu « des informations étayées » faisant état de nombreux cas de torture, d’agressions sexuelles et de viols, « dans des conditions inhumaines atroces ».
« D’innombrables témoignages d’hommes et de femmes font état de détenus enfermés dans des sortes de cages, attachés à des lits, les yeux bandés et portant des couches, dévêtus, privés de soins de santé adéquats, de nourriture, d’eau et de sommeil » et soumis à des « électrocutions, y compris sur les parties génitales, au chantage et à des brûlures de cigarettes ».
Cette commission d’experts, qui sont tous bénévoles et indépendants, est composée de quatre rapporteurs spéciaux, d’un expert indépendant et de cinq membres du Groupe de travail du Conseil des droits de l’Homme sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles.
Selon le rapport du Haut-Commissariat publié la semaine dernière, au moins 53 prisonniers de Gaza et Cisjordanie sont morts durant leur détention par ‘Israël’ entre le 7 octobre et le 30 juin.
Fin juillet, l’armée d’occupation israélienne a annoncé l’interpellation de neuf soldats dans le cadre d’une enquête pour mauvais traitements présumés sur un détenu au centre de détention de Sde Teiman dans le sud des territoires occupés.
Rappelons que le Hamas a lancé une offensive surprise et massive, le samedi 7 octobre, contre les colonies de l’enveloppe de Gaza, en riposte aux agressions israéliennes continues contre le peuple palestinien en Cisjordanie occupée et à la profanation de la mosquée Al-Aqsa.
L’opération Déluge d’Al-Aqsa a entrainé la mort de 1163 colons et soldats israéliens et la capture de 200 autres, en vue de les échanger avec les milliers de Palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation.
Par contre, les autorités d’occupation se sont vengées des civils, en bombardant les quartiers résidentiels, les hôpitaux, les écoles, les mosquées et les églises à Gaza.
Plus 39500 Palestiniens sont tombés en martyre, dont 75% de femmes et d’enfants, selon le ministère palestinien de la Santé.