La répression sanguinaire du régime bahreinie se poursuit contre la révolution pacifique du peuple bahreïni sous sa forme la plus sournoise. Sans compter les liquidations des manifestants aux tirs de chevrotine, lesquelles s’ajoutent aux persquisitions et arrestations arbitraires des manifestants , le régime recourt aussi aux jugements et aux verdicts iniques, basés sur des accusations infondées.
Un tribunal de Bahreïn a condamné à mort mercredi deux opposants bahreinis, dont l’un est en fuite. Ils seraient impliqués dans une attaque qualifiée de « terroriste » au cours de laquelle deux policiers avaient été tués en 2015, a indiqué une source judiciaire, rapporte l’AFP.
Le même tribunal a prononcé cinq condamnations à la perpétuité et six peines de 10 ans de prison, dont une contre le religieux , cheikh Hassan Issa, ancien élu et membre du mouvement d’opposition dissous Al-Wefaq, selon la même source.
Le centre bahreïni des droits de l’homme a donné un chiffre bien plus important en assurant que les tribunaux du régime ont condamné 21 personnes à la peine capitale et 4 autres à la perpétuité. D’autres personnes ont été condamnées à des peines allant de six mois à cinq ans de prison, alors que deux ont été acquittées, indique le centre. En même temps, neuf des personnes jugées ont été déchues de leur nationalité bahreïnie, mais leur identité n’a pas été précisée.
La répression par les jugements arbitraires
S’agissant du religieux cheikh Issa qui a écopé dix années de prison, il a été condamné d’avoir financé « le groupe terroriste » pour commettre son attentat contre la police, indique l’AFP.
Mais son verdict est selon de nombreux médias bahreïnis proches de l’opposition, entièrement arbitraire.
Selon le journal en ligne bahreïni Al-Wassat, l’un des accusés a nié avoir été financé par cheikh Issa , et a reconnu avoir été contraint à proférer cette accusation sous la torture.
Selon le conseiller juridique bahreïni, Ibrahim Serhane, cité par le journal en ligne, l’arrestation de ce religieux député qui a eu lieu en 2015, et puis son interrogatoire et son inculpation sont entachés de nombreuses infractions.
Entre autre, il a été depuis cette date mis en détention isolée, dans un poste de police et non dans une prison avec les autres accusés. Auparavant, il avait été arrêté sans qu’aucune accusation ne soit dirigée contre lui. Lors de son interrogatoire au sein du batiment du service d’investigation pénale, on a refusé sa demande de convoquer son avocat . Lorsque son cas a été transféré au tribunal, il n’avait aucun lien avec l’affaire des deux autres accusés d’attaque à l’explosif contre un fourgon de la police dans le quartier chiite de Sitra, au sud de Manama, en juillet 2015. Le lien a été établi arbitrairement, sans fondement juridique.
La dernière infraction a eu lieu lors de la seconde séance de son jugement, cheikh Issa n’y était pas présent, ses tortionnaires l’ayant laissé dans le véhicule dans le batiment du tribunal.
Manifestations et arrestations
Entretemps, les manifestations se poursuivent, et les arrestations arbirtaires aussi. Le centre bahreïni des droits de l’homme a dénoncé les arrestations non légitimes de 23 individus, dont 6 enfants, et ce entre le 20 et 26 mars. Sur sa page Facebook, ce centre a précisé que 68 manifestations dans 32 villages ont été organisées, dont 12 réprimées par les autorités et les mercenaires du régime des Khalifa, notamment à l’aide des tirs de gaz lacrymogènes et de tirs de chevrotines, interdites internationalement. 8 personnes ont été blessées par ces balles.
A noter que le régime interdit même les processions des funérailles des jeunes martyrs tués par les tirs de chevrotine. Cela a été le cas le 28 mars, pour la marche du martyr Moustafa Hamdane qui a succombé le vendredi 24 mars à ses blessures dans la tête du à des tirs de chevrotine qu’il a essuyé lorsque les forces du régime ont pris d’assaut un sit-in à Darraze, le mois de janvier dernier.
Non seulement, la marche funèbre a été interdite, mais la mère du jeune martyr a été interdite de se rendre à son tombeau.
Réclamant des réformes et une véritable monarchie constitutionnelle, d’énormes manifestations ont éclaté en 2011, auxquelles ont participé les deux composantes chiite et sunnite de ce minuscule royaume du Golfe. ce dernier est gouverné par la dynastie des Khalifa depuis plus de deux siècles, avec le soutien des puissances occidentales et surtout des Etats-Unis qui disposent dans ce pays du siège de leur Ve Flotte.
Depuis, la composant sunnite s’est majoritairement écartée, sous les coups de la répression menée par le régime et de la campagne d’accusations qu’il a menée contre ce mouvement, en exacerbant les sentiments confessionnels.
L’un des termes les plus récurrents de cette campagne est l’accusation frénétique proférée contre l’Iran de s’ingérer dans les affaires de Bahreïn.
Ce que Téhéran dément tout en soutenant publiquement les revendications du peuple bahreïni .
Source: Divers