La coalition de Benjamin Netanyahu traverse une crise majeure après le retrait des partis orthodoxes Shas et Judaïsme unifié de la Torah du gouvernement. Ces formations ont quitté l’exécutif en protestation contre l’échec du gouvernement à codifier dans la loi l’exemption militaire traditionnelle accordée à la communauté orthodoxe. Cette défection transforme l’exécutif en gouvernement minoritaire de 50 sièges sur 120 à la Knesset, ont rapporté les médias israéliens.
La vacance des postes ministériels détenus par les partis religieux déclenche déjà une bataille au sein de la coalition restante. Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir aurait réclamé les ministères de l’Intérieur et du Logement, ce dernier étant stratégique pour son projet de réduction du coût des terrains dans le Néguev et en Galilée destinés aux réservistes.
De son côté, le ministre des Finances Betsalel Smotrich exige qu’un membre de son parti soit nommé à la présidence de la commission des Finances, actuellement occupée par un député du Likoud. L’entourage de Netanyahou envisage également de lui confier le ministère des Cultes. Parallèlement, plusieurs ministres du Likoud ont formulé des demandes pour obtenir les portefeuilles de la Santé, du Travail et des Affaires sociales.
La rupture trouve son origine dans les désaccords sur un projet de loi encadrant l’exemption militaire des orthodoxes.
Le texte proposé prévoyait notamment la conscription de 5 700 jeunes orthodoxes la première année, contre 4 800 initialement prévu. Il établissait également des sanctions jusqu’à 30 ans, incluant la révocation des permis de conduire et le contrôle par l’armée des autorisations de voyage à l’étranger.
Ces dispositions jugées inacceptables par les partis religieux ont provoqué leur colère, particulièrement contre Yuli Edelstein, président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense.
Les formations orthodoxes l’accusent d’avoir « menti effrontément au public » et d’avoir « trompé les équipes de négociation, les rabbins, les réservistes et les responsables militaires ».
Le Premier ministre se retrouve dans une position particulièrement délicate, dirigeant à présent un gouvernement minoritaire en pleine guerre, ce qui fragilise considérablement sa marge de manœuvre politique et diplomatique.
Il dispose désormais du répit estival de la Knesset, débutant le 27 juillet, pour trouver une solution à cette crise.