Après plus de 40 ans dans les prisons françaises, la cour d’appel de Paris a ordonné ce jeudi la remise en liberté du militant libanais Georges Ibrahim Abdallah, condamné en 1987 pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien, et considéré comme l’un des plus anciens détenus du pays.
La libération interviendra le 25 juillet, a indiqué une source judiciaire à la fin de l’audience non publique au palais de Justice de Paris, en l’absence de Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées).
Cette libération conditionnelle est soumise à un paramètre : qu’il quitte le territoire français et n’y paraisse plus.
« C’est à la fois une victoire judiciaire et un scandale politique, qu’il ne soit pas sorti plus tôt, à cause du comportement des États-Unis et de tous les présidents français » successifs, a réagi au sortir de la salle d’audience son avocat, Me Jean-Louis Chalanset.
Les États-Unis, parties civiles, se sont vigoureusement opposés à chacune des demandes de libération déposées par Georges Abdallah.
Georges Ibrahim Abdallah, ancien membre du Front populaire de libération de la Palestine avait été condamné en 1987 pour la complicité des assassinats du lieutenant Charles R. Ray attaché militaire de l’ambassade des États-Unis en France, et de Yacov Barsimantov conseiller à l’ambassade d’Israël.
Georges Ibrahim Abdallah et ses soutiens réclamaient de longue date sa libération à laquelle il était éligible depuis 1999.
Les détails de sa sortie le 25 juillet ne sont pas encore connus. Selon plusieurs sources interrogées avant l’audience, il est prévu qu’il soit emmené par les forces de l’ordre à l’aéroport de Tarbes direction Roissy, où il prendra un vol pour Beyrouth.
Le Liban, qui réclame sa libération aux autorités françaises depuis des années, avait écrit à la cour d’appel pour confirmer qu’il prendrait en charge l’organisation de son retour chez lui.
Le frère de Georges Abdallah se dit « heureux de la décision française » de le libérer « enfin »
Robert Abdallah, frère du militant libanais Georges Ibrahim Abdallah, a exprimé sa joie, tout en confiant qu’il ne s’attendait pas à ce qu’un jour, « il soit enfin libéré ».
« Nous sommes très heureux de cette décision. Je ne m’attendais pas à ce que la justice française prenne une telle décision ni qu’un jour il retrouve sa liberté, surtout après les nombreuses tentatives de libération avortées », a t-il déclaré à l’AFP.
« Pour une fois, les autorités françaises se sont affranchies des pressions exercées par Israël et les Etats-Unis. »