Des dirigeants de la droite et l’extrême-droite israélienne ont tenu mardi une réunion publique au Parlement à Jérusalem pour discuter d’un plan visant à transformer en « riviera » la bande de Gaza, à l’heure où les habitants de ce territoire sont confrontés à la famine et à l’extermination.
La réunion, intitulée « La Riviera à Gaza : de la vision à la réalité », s’est tenue sous l’égide de certains des membres les plus radicaux de l’extrême droite israélienne. Y ont participé notamment le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et la militante Daniella Weiss, fervente partisane des colonies juives à Gaza. Etaient également présents les membres de la Knesset Michal Waldeger (sionisme religieux) et Hanoch Militzky (Likoud).
En février dernier, le président américain Donald Trump avait suscité un tollé en déclarant que les Etats-Unis prendraient le contrôle de Gaza et en ferait la « Riviera » du Moyen-Orient, une fois vidée de ses habitants palestiniens.
Les participants à la réunion de la Knesset ont discuté d’un « plan directeur » élaboré par le mouvement pro-colonies Nhala de Mme Weiss pour occuper la totalité de l’enclave et rétablir une présence juive permanente à Gaza.
Ce plan détaillé prévoit la construction de logements pour 1,2 million de juifs, après « en avoir chassé tous les habitants qu’ils le veuillent ou pas ». Il propose le développement de zones industrielles et agricoles et de complexes touristiques sur la côte.
Huit colonies installées dans la bande de Gaza avaient été démantelées en 2005 avec le retrait unilatéral israélien du territoire après 38 ans d’occupation au terme de la Seconde intifada. Ce démantèlement avait été voté par la Knesset en juin 2004, dans le cadre d’un plan de désengagement qui entrera en vigueur l’année suivante et sera baptisé loi 2005, et ce pendant le mandat du Premier ministre Arien Sharon.
En mars 2023, 7 mois avant l’attaque du Hamas du 7 octobre, les législateurs israéliens ont abrogé la loi de 2005. Cette décision a été présentée comme pouvant ouvrir la voie à un retour officiel dans les zones abandonnées de Cisjordanie, sans évoquer la bande de Gaza, pourtant concernée par cette loi.
En mai 2025, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a abrogé formellement la loi de 2005, et annoncé la réouverture de deux des colonies, Homesh et Sa-Nur, situées en Cisjordanie occupée.
Depuis, une frange de la société israélienne, petite mais très active, réclame la réinstallation des colonies à Gaza, selon l’AFP.
Ces voix se sont fait entendre de plus en plus après l’attaque du 7-Octobre.
« Nous devons reprendre la colonisation à Gaza, et nous avons une occasion historique de le faire », a déclaré Bezalel Smotrich, selon lequel « Nous bénéficions du soutien sans faille du président américain pour transformer Gaza en une région prospère d’Israël ».
« Il existe un plan qui permettra aux habitants de Gaza de reconstruire leur vie, mais dans d’autres pays disposés à les accueillir », a-t-il précisé, évoquant comme option l’Afrique, l’Europe de l’Est et les Caraïbes.
1 000 familles se sont déjà inscrites et sont prêtes à s’installer sur ces terres dans des conditions qu’elles qualifient de pionnières, selon les organisateurs de la réunion.
Selon les médias israéliens, demain, mercredi, la Knesset israélienne devrait voter sur un projet de « loi imposant la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie ».
Sources: AFP; médias israéliens, …