L’envoyé américain pour le Liban et la Syrie, Thomas Barrack, tente de multiplier les rencontres avec les Libanais à chaque visite à Beyrouth. Il accepte les invitations à déjeuner et à dîner, sans hésiter à prendre la parole, à répondre à toutes les questions, voire à exprimer ses positions.
C’est ce qui s’est passé lorsqu’il a passé plus de trois heures chez le député Fouad Makhzoumi avec l’ambassadrice américaine Lisa Johnson le mardi 22 juillet, rapporte le quotidien libanais AlAkhbar.
Barrack a écouté les ministres et les députés présents, répondu à leurs questions et les a informés de sa série de réunions concernant le document américain et le désarmement du Hezbollah.
Plus d’une fois, l’envoyé américain a répété cette phrase aux personnes présentes: « Faites quelque chose », tentant ainsi de les inciter à s’opposer au Hezbollah.
Certains participants ont répondu : « Nous n’avons pas le choix », et Barrack a répondu : « Voulez-vous que nous désarmions le Hezbollah ?»
Interrogé sur les garanties que les États-Unis pourraient accorder au Liban en échange du désarmement de la Résistance, il a répondu que son pays « ne peut pas imposer quoi que ce soit à Israël pour donner des garanties aux Libanais ».
« Je suis convaincu que les armes du Hezbollah sont stockées et ne représentent aucune menace, mais nous ne pouvons en convaincre Israël », selon ses propres termes.
Concernant sa rencontre avec le président du Parlement, Nabih Berri, il a déclaré que « la réunion a été bloquée sur un point : l’incapacité des États-Unis à garantir la fin des opérations militaires et des assassinats israéliens au Liban, ainsi que l’incapacité de Berri à proposer un calendrier pour le désarmement du Hezbollah sans garantie de la fin des opérations israéliennes ».
Il convient de noter que Barak a longuement évoqué l’histoire de l’entité sioniste dans la région, mais bien sûr de son propre point de vue.
Il l’a fait pour encourager les députés et les ministres à exiger la conclusion d’un accord de paix avec Israël, tentant de les convaincre, à sa manière, qu’« Israël souhaiterait vivre en paix, n’aurait aucune intention d’expansion dans la région ».
Il a également évoqué la politique du président américain Donald Trump, notamment concernant les accords de normalisation, disant clairement : « Saisissons l’opportunité américaine qui se présente aujourd’hui et avançons vers la paix. »
S’agissant des violences en Syrie, Barrack a souligné que « ce qui s’est passé dans le gouvernorat de Soueida a perturbé le processus de négociation au Liban et dans la région, d’autant plus que notre priorité actuelle est la Syrie, car toute perturbation sécuritaire dans cette région aura des répercussions sur la région ».
Il a noté que « la situation à Soueida a donné au Hezbollah un prétexte légitime pour craindre le régime syrien et la possibilité que ce qui s’est passé ne se propage aux zones frontalières libanaises ».
Rappelons que l’ambassade des États-Unis a demandé à Makhzoumi de préserver autant que possible le secret des détails du dîner et des noms des personnes présentes, et de le traiter de la même manière que la rencontre de Barrack avec des députés et des ministres à l’ambassade des États-Unis il y a quelques jours.