Nouveau démarrage pour Al-Qaïda : son chef Ayman al-Zawahiri a multiplié ses apparitions et ses interventions sur la Toile
10 enregistrements sonores lui ont diffusées, chacune d’entre elles traitant d’un sujet distinct de l’autre, sur une seule des régions ciblées par cette organisation.
Dans le dernier, rapporte la télévision al-Mayadeen, M. Zawahiri s’est penché sur la question des Frères musulmans en Arabie saoudite.
Les autorités de ce pays tiennent depuis un certain temps un discours qui se démarque les critique, se démarque d’eux et réclame leur expulsion. De nombreuses figures de cette mouvance, originaires d’Egype et de Syrie, s’étaient installées dans le royaume wahhabite, depuis le siècle dernier, et occupaient des postes religieux.
Dans son intervention, le numéro un d’Al-Qaïda affichait sa solidarité avec les Frères Musulmans.
A savoir que dans les cinq premiers enregistrements, Zahawiri a stigmatisé ce qu’il a qualifié être « la campagne de croisades contre l’Irak et le Levant ». En allusion aux interventions militaires des puissances occidentales au Moyen-Orient.
Par la suite, il a répertorié en détails ce qu’il a considéré être « les crimes pakistano-américains dans le Waziristân », où les drones américains avec l’aide des renseignements pakistanais traquent les membres d’al-Qaïda, sans aucune considération pour la vie des civils.
Le sixième enregistrement s’est axé sur « le danger safawide » en allusion à l’Iran, alors que le septième a parlé des évènements du Yémen, le huitième des Musulmans de l’Asie orientale et le neuvième des Musulmans dans le Turkestan oriental.
Evoquant dans le dernier les Musulmans en Afrique, Zawahiri a lancé un appel à la mobilisation en Somalie et en Erythrée, et un autre pour combattre les Français sur le littoral africain.
Dans bon nombre de ses interventions, Zawahiri semblait vouloir reprendre les choses en main, face à son concurrent idéologique, Daech qui n’est autre qu’une émanation de son organisation et qui lui rafle son public.
Le chef égyptien lui en veut d’avoir rompu avec Al-Qaïda et critique le « califat présumé » d’Abou Bakr al-Bagdadi mettant l’accent sur la nécessité que tous les djihadistes unissent les rangs.
Zawahiri semble parfaitement satisfait que l’expérience de l’EI se soit soldée par un échec, ce qui lui permet de vanter les mérites de sa stratégie. Alors que le monde entier a les yeux braqués sur Daech, il mijote en douceur la reconstruction de son organisation, en se présentant différemment de lui, voire en critiquant ouvertement ses méthodes, au motif qu’elles sont contraires à la doctrine et à ses directives.
Le mot d’ordre de sa nouvelle stratégie tourne manifestement autour de la décentralisation d’Al-Qaïda : il propose l’insertion des chefs locaux dans le commandement central. Raison pour laquelle il accorde davantage d’intérêt aux détails des différentes régions où Al-Qaïda est en action.
Pour les Américains, Al-Qaïda a exploité le Printemps arabe afin de s’étendre géographiquement. Elle dispose désormais de 24 branches dans une zone s’étalant du nord-ouest d’Afrique jusqu’au sud-est de l’Asie. Ces dernières années, sa présence s’était renforcée en Libye, au Yémen et en Syrie.