La China National Petroleum Corporation (CNPC) est le grand gagnant du départ des compagnies européennes de l’Iran qui craignent les sanctions américaines. La Russie figure en seconde position. Elle vend notamment des équipements de forage aux compagnies énergétiques iraniennes qui n’ont pas accès aux technologies occidentales.
Les menaces de l’administration américaine n’ont fait qu’une bouchée du géant français Total qui a décidé de se retirer du grand projet de développement de la phase 11 Pars Sud, cédant sa place à la China National Petroleum Corporation.
Cette dernière tire donc avantage des sanctions américaines. Elle a donc racheté la part de 50,1% de Total dans le projet gazier iranien Pars Sud. Elle en détenait déjà une participation de 30%, ce qui lui vaut désormais au total 80% des parts.
Le retrait de Total montre que les investisseurs et les autorités européens ne sont pas prêts à prendre le risque de rester en Iran, vu les sanctions US.
Le rétablissement d’une première partie des sanctions américaines contre l’Iran a été effectif à partir du mois d’août, mais n’a pas paralysé pour autant l’industrie pétrolière et gazière du pays. Washington prévoit d’imposer des sanctions plus lourdes en novembre.
Vraisemblablement, les Français n’ont pas eu la patience d’attendre jusqu’au mois de novembre.
En se retirant de l’Iran, Total perd entre 40 et 90 millions de dollars. Il va sans dire que si elle avait décidé de rester sans avoir obtenu une exemption des sanctions, la société aurait dû payer des indemnités encore plus lourdes aux États-Unis.
Alexander Shevchenko, directeur du centre de recherche régionale à l’Académie des sciences de Russie, a déclaré au journal russe Nezavisimaya Gazeta : « L’Iran vendra du pétrole plus que ce dont elle a besoin, c’est pourquoi les pays qui maintiendront leur coopération avec l’Iran, ne pourront que tirer avantage de la situation actuelle. La Chine est le plus grand importateur de pétrole iranien et est le premier pays à en tirer avantage. »
« Elle pourra fournir à l’Iran de la technologie et du matériel de production et participer à des projets communs », a-t-il ajouté.
La Russie pourrait également promouvoir ses ventes d’équipements de forage aux sociétés iraniennes. Elle négocie en ce moment la vente d’avions de ligne, et peut espérer s’assigner une place particulière dans le marché économique iranien.
Source: PressTV