Pour les Etats-Unis qui détiennent quelques 5000 soldats en Irak, les Hachd al-Chaabi sont des ennemis potentiels.
Foncièrement anti-américaine et anti-impérialiste, ces vainqueurs de Daech sont les seuls à être capables de contrecarrer les nouveaux plans américains dans le nord et l’ouest irakiens où la CIA travaille à la résurgence de Daech.
Pour le journal turc Yeni Safak qui reflète les points de vue d’Ankara, le face-à-face USA/Résistance irakienne est de plus en plus probable, surtout depuis que des attentats suicides visent les positions des Hachd à Al-Anbar et qu’à Kirkouk, les Américains font tout pour bouter les Hachd et les remplacer par les Peshmergas.
Le récent entretien téléphonique entre le secrétaire d’Etat US, Pompeo et le dirigeant kured Barzani portait d’ailleurs sur ce sujet.
À en croire ce journal, l’envoyé spécial du président américain Donald Trump auprès de la coalition internationale Brett McGurk aurait planifié « l’expulsion des combattants des Hachd al-Chaabi du nord d’Irak et de l’ouest » et de favoriser la domination US sur ces régions. Mais la tâche est loin d’être mince dans la mesure où les populations irakiennes ne font confiance à aucune partie et exigent que leur sécurité soient assurées par les combattants des Hachd.
Yeni Safak fait allusion aux récentes rencontres de Brett McGurk avec le Premier ministre du Kurdistan irakien Netchirvan Barzani ainsi que des représentants turkmènes, arabes, kurdes et chrétiens d’Irak.
D’après le journal, l’envoyé spécial US auprès de la coalition a effectué ces rencontres à Mossoul, à Kirkouk, à Erbil, à Tall Afar et à Sinjar- soit toutes les régions victimes de Daech et libérées par les forces de Mobilisation populaire (les Hachds)- demandant aux tribus de ces régions de soutenir le plan américain. Celui-ci consiste à faire « expulser » les forces du gouvernement central d’Irak et à les remplacer aussitôt par les troupes américaines et les Peshmergas kurdes. C’est le plan B américain destiné à réoccuper l’Irak.
Lors d’un déplacement à Kirkouk, McGurk aurait fait part de la décision des États-Unis « d’évacuer » Tall Afar de la présence des combattants des Hachd al-Chaabi pour qu’ils (USA) puissent faire main basse sur la ville et son aéroport militaire. Le site devrait par la suite servir de base-arrière aux troupes d’occupation US et de l’OTAN.
Le journal turc affirme également que l’envoyé de Donald Trump, accompagné de trois autres responsables US, avait dit lors de ces rencontres en Irak, que les frontières syriennes et turques seraient confiées aux Peshmerga, l’objectif étant évidemment de créer des foyers de déstabilisation à la fois sur les frontières irakiennes avec l’Iran et la Turquie.
Mais le plan a d’ores et déjà du plomb dans l’aile. Les populations locales ou plus précisément les chefs tribaux que l’Américain a rencontrés restent bien réticents à l’offre US , surtout que les stigmates de plus de trois ans d’occupation de Daech avec en toile de fond exécutions, sommaires, viol et exode massif des civils sont loin d’être cicatrisées.
S’entretenant avec les chefs des tribus et d’importantes personnalités du nord d’Irak, McGurk s’est inquiété de ce que 40 000 combattants des Hachd al-Chaabi et des groupes de résistance étaient présents à Mossoul et à Kirkouk.
Il n’a pas manqué de préciser qu’après « l’expulsion » des Hachd de Mossoul, ce serait au tour de la province de Kirkouk où la gestion de la ville serait confiée aux Kurdes. Quasi défaits en Syrie, les Etats-Unis semblent donc vouloir se rattraper encore une fois en Irak.
Après avoir jeté en pâture aux hordes daechistes par un plan bien prémédité de la CIA, les provinces de Ninive et d’al-Anbar ont été libérés par les combattants des Hachd al-Chaabi.
Après la tenue d’un référendum illégal sur la séparation du Kurdistan irakien et d’autres zones hors du contrôle de la région autonome dont la ville de Kirkouk, occupée depuis 2003 par les Peshmergas, les forces conjointes irakiennes ont réussi, en octobre 2017, à entrer dans la ville et à y rétablir la sécurité.
Source: Press TV