Les promoteurs d’un important événement saoudien qui se tiendra à Riyad plus tard ce mois-ci font face à des appels pour mettre fin à leur participation à la conférence après une implication de l’Arabie dans la disparition et le décès probable du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Mercredi, le New York Times s’est démarqué en tant que sponsor média de la conférence, connue sous le nom de « Davos dans le désert », qui se tiendra dans le même hôtel Ritz-Carlton où le prince héritier Mohammed ben Salman avait emprisonné l’année dernière des douzaines de princes saoudiens.
Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, représentera l’administration Trump, tandis que les autres personnalités qui y participeront sont Jamie Dimon, directeur général de JPMorgan Chase, Stephen Schwarzman, directeur général du Blackstone Group, et Dara Khosrowshahi, exécutif d’Uber.
Parmi les autres médias sponsors de la Future Investment Initiative, prévue du 23 au 25 octobre, figurent le Financial Times, CNN, CNBC et Bloomberg. Le rédacteur en chef de The Economist, Zanny Minton Beddoes, doit également prendre la parole.
Divers consultants, dont Deloitte et McKinsey, agissent également en tant que partenaires de la conférence.
La décision du retrait du New York Times a été annoncée tard mercredi par Eileen Murphy, une porte-parole du journal. Le Washington Post a demandé aux groupes de médias américains d’expliquer s’ils souhaitaient à présent être associés à un pays accusé d’avoir tué un journaliste de premier plan. De nombreuses entreprises de médias ont répondu qu’elles surveillaient la situation.
Le groupe bahreïnien de défense des droits de l’homme, Bird, a déclaré dans un communiqué: «Le New York Times s’est fait partenaire de la conférence de Riyadh. C’est le moment pour les entreprises et le Financial Times de faire de même. Une attaque contre un journaliste devrait être considérée comme une attaque contre tous ».
Bird a également appelé les administrateurs du Natural History Museum de Londres à ne pas fournir le musée en tant que lieu pour la célébration de la fête nationale annuelle de l’Arabie Saoudite organisée par l’ambassade saoudienne, et a appelé à une manifestation devant le bâtiment. Le musée a déclaré qu’aucun membre du personnel ne prendrait la parole lors de l’événement et que la décision était une décision commerciale qui rapporterait des revenus précieux au musée.
La pression pour se retirer de la conférence pourrait s’aggraver dans les prochains jours si l’Arabie saoudite n’apportait pas de réponses convaincantes à la disparition de Khashoggi.
La Turquie a accusé l’Arabie saoudite d’avoir tué Khashoggi ou de l’avoir transporté contre son gré en Arabie saoudite. Les informations des services de renseignements, provenant en grande partie des États-Unis, suggèrent que Ben Salman cherchait à attirer Khashoggi à Riyad.
L’ambassadeur saoudien à Londres, Mohammed bin Nawwaf bin Abdulaziz, a jusqu’ici refusé les invitations de la BBC à expliquer au nom du gouvernement saoudien la disparition de Khashoggi depuis le 2 octobre.
Source: Nouvelles Du Monde