Le président américain Donald Trump a remercié mercredi l’Arabie saoudite pour la baisse du prix du pétrole, au lendemain de son soutien sans faille affiché à Ryad plus d’un mois après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, critique du pouvoir.
« Les prix du pétrole baissent. Génial! », s’est félicité sur Twitter le 45e président des Etats-Unis. « 54 dollars, c’était 82 dollars avant. Merci à l’Arabie saoudite, mais allons encore plus bas », a-t-il poursuivi.
Le cours des barils cotés à New York et à Londres étaient en effet montés début octobre à leur plus haut niveau en 4 ans, les investisseurs craignant que les sanctions américaines sur le pétrole iranien ne fassent baisser drastiquement l’offre d’or noir sur le marché mondial.
Pour éviter une éventuelle pénurie, l’Arabie saoudite avait, comme la Russie, fortement augmenté ses extractions.
Or les sanctions américaines ont été nettement adoucies au dernier moment.
Résultat: les réserves mondiales de brut ont nettement progressé, faisant désormais craindre aux investisseurs une surabondance d’offre sur le marché mondial. Et les prix ont chuté d’environ 30% à New York et 27% à Londres.
Tous les regards sont désormais tournés vers l’Organisation de pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie, qui doivent se réunir à Vienne les 6 et 7 décembre et décider ou non de restreindre leurs extractions.
Les récents commentaires de Donald Trump, qui a plusieurs fois reproché à l’Opep d’alimenter la hausse des prix du carburant à la pompe, pourraient influencer la position de Ryad.
Mardi, la Maison Blanche avait surpris en publiant un communiqué réitérant un soutien sans faille à l’Arabie saoudite.
Or le meurtre du journaliste saoudien le 2 octobre dernier dans le consulat de son pays à Istanbul a terni l’image du royaume et de son prince héritier, Mohammed ben Salmane, dont la plupart des observateurs estiment qu’il ne pouvait pas ignorer l’opération.
« Il se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet évènement tragique –peut-être, peut-être pas! », a dit Donald Trump dans un communiqué.
« Nous ne connaîtrons peut-être jamais tous les faits entourant le meurtre de Jamal Khashoggi », un « crime épouvantable que notre pays ne pardonne pas », a-t-il ajouté.
Mais pour le locataire de la Maison Blanche, pas question de toucher à l’alliance stratégique unissant Ryad et Washington.
« Les Etats-Unis entendent rester un partenaire inébranlable de l’Arabie saoudite », a-t-il poursuivi, insistant sur la réactivité de Ryad à sa demande de maintenir le prix du pétrole à des « niveaux raisonnables ».
Selon plusieurs médias américains, dont le Washington Post, dans lequel écrivait M. Khashoggi, la CIA n’a plus de doutes sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane, dit « MBS ».
Donald Trump a assuré mardi que l’agence américaine de renseignement extérieur n’avait « rien trouvé d’absolument certain ».
Source: AFP