Le doute plane sur le résultat des négociations entre l’opposition syrienne et les représentants russes, car les détachements assaillis à Alep ont pris la décision de combattre jusqu’au bout.
La Coalition nationale syrienne des forces de l’opposition et de la révolution (CNFOR) a confirmé la tenue de rencontres à huis clos à Ankara entre des représentants de la Russie et de l’opposition syrienne.
« Les rencontres ont eu lieu pendant trois jours grâce aux efforts de la Turquie et avec la participation des groupes sur lesquels la Turquie exerce une certaine influence », a raconté au site ria.ru Samir Nachar, membre de la CNFOR.
Il a cependant reconnu ignorer qui représentait Moscou et Ankara. L’opposant syrien a ajouté que les participants ont tenté de mettre au point un plan de règlement à Alep sur la base des propositions de l’émissaire de l’Onu Staffan de Mistura portant sur des corridors protégés pour l’évacuation des civils en échange d’un cessez-le-feu.
« Il semble, cependant, qu’aucun accord n’ait été conclu, car les détachements assaillis à Alep ont pris la ferme décision de combattre jusqu’au bout et de ne pas partir », a indiqué Samir Nachar. Selon lui, la décision a été prise indépendamment du « commandement en dehors de la ville » et en Turquie.
Précédemment, le Financial Times avait fait état des rencontres à huis clos, se référant à des sources au sein de l’opposition syrienne. Selon le média, des chefs de l’opposition syrienne ont tenu des négociations secrètes avec la Russie sur l’arrêt des combats à Alep. Les négociations ont été organisées avec le concours de la Turquie. Les États-Unis n’y ont pas participé.
« Les parties russe et syrienne conduisent un entretien sans les États-Unis. Il (Washington) n’est même pas au courant de ce qui se passe à Ankara », a déclaré une source dans l’opposition, sous couvert de l’anonymat. Il ne s’agit pas des premiers contacts de l’opposition syrienne avec la Russie, mais auparavant ce type de négociations n’avait jamais réuni un nombre aussi important de groupes d’opposition.
Selon le journal, bien que pour le moment les pourparlers n’aient pas progressé, le fait-même qu’ils se tiennent témoigne d’un «changement de dynamique dans la politique au Proche-Orient », où tous les acteurs préfèrent mener le dialogue avec la participation de Moscou, en contournant Washington.
Ali Sheikh Omar, un représentant de l’autogestion locale, a déclaré qu’un groupe de négociation, qui devrait négocier avec les militaires russes l’interruption des raids aériens, était en train d’être créé.
Selon lui, il s’agit de pourparlers qui se déroulent directement avec Russie, même si certains participants rejettent le fait de leur tenue, soit refusent de commenter cette question, soit ne précisent pas si les négociations sont directes ou si elles sont conduites par l’intermédiaire de la Turquie.
Depuis le début de la semaine, l’armée gouvernementale syrienne a délogé les terroristes de 16 quartiers de la partie nord d’Alep-est, peuplée par 90.000 habitants.
Encore 18 000 civiles syriens ont pu quitter les quartiers de la ville sous-contrôle des djihadistes, a affirmé le chef du commandement opérationnel de l’état-major général de la Fédération de Russie Sergueï Roudskoï.