L’amitié irano-irakienne constitue sans aucun doute une source de grande préoccupation aux Etats-Unis et à leurs sbires dans la région. Elle risque de saper leurs efforts pour affaiblir la république islamique d’Iran dans la région.
A Bagdad, leur ambassade, la plus grande du monde, ne rate aucune occasion pour enfoncer des clous entre les peuples des deux pays voisins et semer la zizanie. Enfreignant les règles du protocole diplomatique. Comme d’habitude d’ailleurs.
Dans un dernier épisode, elle a publié un communiqué dans lequel elle s’en est prise au guide suprême de la révolution iranienne l’Imam Ali Khamenei.
« La corruption sévit dans tous les rouages du régime iranien. Les biens du guide du régime Ali Khamenei à lui seul sont évalués à près de 200 milliards de dollars. Alors que les fils du peuple plient sous le fardeau de la pauvreté causée par la situation économique désastreuse à laquelle est parvenu l’Iran, 40 après de pouvoir de Mollahs », a-t-elle écrit sur sa page Facebook, le 25 avril dernier.
Sans aucun doute, le message vise essentiellement la population iranienne sur laquelle mise l’administration américaine pour se rebeller contre Téhéran.
Violation des règles diplomatiques
Mais la réaction irakienne s’est voulue vive et immédiate, du fait que cette position a été exprimée sur son sol.
« Cette publication émise par l’Ambassade des USA à Bagdad constitue une violation des us et des règles internationales qui régissent le travail des délégations diplomatiques dans les pays hôtes », a déploré son ministère des Affaires étrangères.
Rappelant que la politique irakienne se veut avant tout que son « sol ne soit pas le passage ou la plateforme pour porter grief aux Etats voisins et amis », le ministère a demandé à l’ambassade de retirer son communiqué.
Fermer l’ambassade des USA
La publication de ce texte a aussi irrité une partie de la classe politique irakienne. En tête, le dirigeant populaire sayed Moqtada Sadr. Sa réponse a été la plus virulente de tous. Il a menacé de frapper l’ambassade des USA à Bagdad au cas où l’Irak s’impliquait dans un conflit américain contre l’Iran.
« Il faut fermer l’ambassade américaine à Bagdad au cas où l’Irak s’impliquait dans de conflit, afin de freiner l’arrogance et le colonialisme mondial sinon, l’ambassade sera comprise de nouveau dans le cadre de la résistance », a-t-il tweeté.
Il s’est montré aussi inquiet quant « au conflit (iranien) avec le duo (Trump-Netanyahu), lequel s’est chargé comme mission de faire plier les peuples et de les affamer via les moyens les plus exécrables et les plus humiliants sous prétexte de lutte contre le terrorisme et autre ».
Riposte bahreïnie
Alors que l’ambassade US a préféré se terrer derrière son mutisme face à ce tollé irakien, tout en gardant le texte sur sa page Facebook, un troisième acteur est intervenu dans cette controverse. Le Bahreïn.
« Moktada exprime son inquiétude en raison des ingérences accrues dans les affaires irakiennes. Au lieu de mettre le doigt sur la plaie irakienne en adressant sa parole au régime iranien qui contrôle son pays il a choisi la voie du salut et a adressé ses propos au Bahreïn. Que Dieu aide l’Irak contre lui et ses semblables parmi les idiots tyranniques », a tweeté son ministre des AE Khaled ben Ahmad.
Dans son intervention, Moktada Sadr avait aussi appelé les dirigeants de trois pays, dont celui du Bahreïn à quitter le pouvoir !
Quoique dans ses positions, il se démarque de celles de l’Axe de la résistance, mais lorsqu’il aura à choisir, ses critères sont définis d’avance: « je n’ai pas à choisir entre le soutien de (la voisine) l’Iran et celui au duo (Trum-Netanyahu), car le soutien à ce dernier est interdit dans notre religion, notre doctrine et notre législation », a-t-il affirmé.
Raison pour laquelle les dirigeants iraniens se sont abstenus de toute intervention dans cette controverse. Les réactions de la classe politique irakienne étant amplement suffisantes et l’amitié irano-irakienne en ressort plus renforcée.