Un ancien diplomate américain a déclaré que l’Iran avait commencé à appliquer une pression maximale sur les États-Unis.
Mardi 2 juillet, le quotidien américain The Washington Post a fait paraître sur son site un article concernant la tension Iran-US: « Téhéran a déclaré lundi avoir dépassé la limite de réserve d’uranium faiblement enrichi autorisée dans l’accord sur le nucléaire de 2015 parce que l’Europe n’avait pas réussi à atténuer l’impact des sanctions américaines; une initiative qui pourrait aggraver les tensions entre Téhéran et Washington. »
Après la décision de Donald Trump d’annuler une réponse militaire prévue à la destruction d’un drone américain, l’Iran se sent certainement encouragé à repousser les limites de la patience de l’Occident.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a déclaré que la décision était « réversible », mais a averti que l’Iran pourrait continuer à réduire son engagement envers l’accord si l’Europe ne se pliait pas à ses obligations.
Donald Trump a vaguement averti que l’Iran jouait avec le feu. Pour Téhéran, il s’agit d’un miroir aux alouettes: une déclaration incohérente de la Maison Blanche qui vient confirmer leur désarroi: « Il ne fait guère de doute que même avant la conclusion de l’accord, l’Iran avait violé ses conditions. Les États-Unis et leurs alliés ne permettront jamais à l’Iran de développer des armes nucléaires. »
Le quotidien américain continue: « Certaines personnes diraient que se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien, priverait les États-Unis de leur influence et sacrifierait un front unifié contre l’Iran. »
Le Washington Post s’est ensuite référé à un commentaire de l’ancien directeur adjoint de la CIA, John McLaughlin: « À court terme, que signifie la récente démarche de l’Iran ? Cela intensifie la pression sur les Européens mais cette pression ne devrait pas les pousser à décider de rester ou de quitter l’accord. »
« L’Iran a renoncé à 98% de son uranium enrichi, ce qui n’augmente que légèrement la quantité de l’uranium faiblement enrichi. Si les Iraniens commencent à enrichir de l’uranium à 20%, le danger est plus grand car après ils pourront passer à l’étape de la fabrication de l’arme nucléaire. Mais nous n’y sommes pas encore », a ajouté John McLaughlin.
« Bien sûr, la seule raison de cela est que Trump s’est retiré de l’accord et s’est soustrait à une main mise sur la question. Il a réveillé des problèmes qui auraient été au moins restés en suspens pendant plusieurs années. »
Dans ce droit fil, Dennis A. Ross, ancien négociateur du Moyen-Orient, a déclaré que l’administration américaine était censée mener une politique de « pression maximale » vis-à-vis de l’Iran. Cependant, « avec l’abolition progressive des limites de l’accord nucléaire, nous observons la version iranienne de pression maximale sur les États-Unis », a déclaré l’ancien diplomate américain.
Et d’ajouter : « Les Iraniens n’allaient jamais céder à notre pression maximale sans retourner une partie de la pression sur nous et nos alliés dans la région. »
« À ce stade, les Iraniens pensent qu’ils peuvent gérer la pression, que leur sécurité interne n’est pas en danger et que la politique de l’administration américaine ne mène pas à l’isolement de l’Iran », prévient Dennis A. Ross.
Source: PressTV