Le journal arabophone Rai al-Youm se penche dans son édition du 4 juillet sur le délai de 60 jours fixé par l’Iran à ses partenaires européens qui arrivera à terme dimanche prochain et écrit que la réunion du vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, avec les représentants des pays européens à Vienne aurait été stérile.
« Ce qui est incroyable, c’est que l’administration Trump s’est retirée de l’accord sur le nucléaire, n’a respecté aucun de ses articles, a imposé des sanctions contre l’Iran, et maintenant elle demande à l’Iran de respecter ses engagements », écrit Abdel Bari Atwan.
« L’Iran a le pouvoir et l’expertise nécessaire pour produire une bombe nucléaire d’ici un an, mais la fatwa de l’Ayatollah Khamenei, le Leader de la Révolution islamique, lui interdit de le faire. Mais dans l’intérêt public, cette fatwa peut changer. Nous ne pensons pas que l’Iran renoncera à ses menaces à moins qu’un miracle ne se produise et qu’un accord soit scellé sur la prolongation du délai, mais le temps manque pour un miracle », a-t-il indiqué.
‘Israël’ craint les mesures de représailles de l’Iran et Trump a renoncé à son plan d’attaque contre des cibles iraniennes. « Le député iranien Mojtaba Zonnour a estimé que la chute du régime d’Israël ne prendrait qu’une demi-heure. Or la terreur des autorités israéliennes est justifiée. Nous pensons que cette terreur d’Israël s’intensifie de jour en jour », rapporte M. Atwan.
Dans un blog paru le 27 juin dans Le Monde diplomatique, on peut lire que « les pesanteurs géopolitiques, et sans doute aussi celles de l’establishment militaire, ont compté jusqu’ici davantage que l’activisme des boutefeux qui gravitent autour de la Maison-Blanche. On peut dénombrer une vingtaine de bonnes — et moins bonnes — raisons que pourrait avoir Washington de ne pas s’attaquer à l’Iran ». La plus importante de toutes est que « les Américains ont perdu de fait toutes leurs guerres récentes au Proche-Orient : Afghanistan, Irak, et même Syrie, quoiqu’ils en disent ».
« Sortir les États-Unis du guêpier proche-oriental était d’ailleurs une des promesses électorales de Donald Trump lui-même, et il a déjà retiré des contingents militaires d’Afghanistan, et de Syrie, même s’il a décidé ces derniers jours de réexpédier un millier d’hommes dans la région… [Une guerre] peut aussi devenir un boulet, si elle évolue à son détriment, du fait de la résilience de l’Iran, et de l’hostilité d’une partie de l’opinion nationale et internationale, qui se retourneraient contre l’activateur du conflit », à savoir les États-Unis et Israël, ajoute le journal français.
« En somme, l’ultimatum lancé par l’Iran aux puissances européennes pour qu’elles respectent leurs engagements vis-à-vis de l’accord de 2015 arrivera à son terme dimanche prochain, rappelle Rai al-Youm. Ce jour marquera un tournant dans les événements compte tenu des positions des principales parties impliquées dans de la crise dont les Européens, les Israéliens et les Iraniens. Nous partageons le même avis que Le Monde diplomatique sur les raisons de la réticence des États-Unis à attaquer l’Iran. Mais nous y ajouterons une autre raison : Israël, allié et fer de lance des Américains au Moyen-Orient, a également perdu toutes ses guerres depuis la défaite contre les Arabes en 1967. L’issue de la prochaine guerre ne sera pas différente et il est peu probable qu’Israël ressorte du conflit tel qu’il se présente actuellement. »
Source: PressTV