Alors que les discussions entre Paris et Téhéran sur une ligne de crédit sont toujours en cours, le site francophone de la télévision iranienne Press TV estime pour sa part que Paris voudrait imposer ses desideratas à l’Iran.
« Paris veut que l’Iran renonce à ses missiles, qu’il abandonne ses alliés régionaux, en échange de 15 milliards de dollars à verser en trois versements, et ce, en échange de son pétrole » commente non sans ironie le site.
L’idée c’est d’échanger « une ligne de crédit garantie par du pétrole contre des discussions sur une ligne de crédit toujours en cours, le retour au PGAC, la sécurité dans le golfe et l’ouverture de négociations sur la sécurité régionale et l’après-2025 », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian lors d’une rencontre avec l’association de la presse diplomatique, à Paris.
Or, le rédacteur de Press TV semble sceptique sur les intentions du gouvernement français.
« La France prétend tout faire pour sauver l’accord nucléaire et jouer au médiateur afin d’apaiser les tensions entre l’Iran et les États-Unis, alors que le président français Emmanuel Macron a récemment reconnu que les positions de son gouvernement envers l’Iran étaient sur la même longueur d’onde que celles des Américains. Il est même allé plus loin en parlant de la renégociation de l’accord nucléaire, ce qui a fait réagir les responsables iraniens », a-t-il écrit.
Et Press TV de citer à l’appui la déclaration de M. Macron du 6 juin, lors d’une rencontre avec son homologue américain : « En ce qui concerne l’Iran, je pense que nous avons le même objectif ; empêcher l’Iran d’atteindre l’arme nucléaire, freiner les activités balistiques de l’Iran, restreindre les agissements de l’Iran dans la région et rétablir la paix au Moyen-Orient. Voilà les quatre priorités de la France et des États-Unis envers l’Iran ».
Pour les autorités iraniennes, pas question de négocier au sujet de leurs questions sécuritaires avec qui que ce soit. La seule équation qu’elles admettent est de bénéficier d’une ligne de crédit en échange de quoi elles se conforment au PGAC.
Après dix heures de tractations le lundi 2 septembre entre le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et ses interlocuteurs français, le ministre français de l’Économie a été dépêché le mardi 3 septembre à Washington.
Ce mercredi, le président iranien Hassan Rohani a paru plutôt sceptique que les efforts diplomatiques menés par la France puissent aboutir avant la date butoir fixée par Téhéran . Avertissant que « la troisième phase de réduction » des engagements iraniens aurait lieu comme prévu «dans les prochains jours », à moins que les autres parties ne prennent une mesure « importante ». M. Rohani semble surtout ne pas vouloir se laisser entrainer dans les atermoiements français.