La relation s’empire entre l’Arabie saoudite et le Hamas.
Signe flagrant : Riyad a arrêté l’un de ses dirigeants et de nombreux des partisans de ce mouvement de résistance palestinien.
Selon le site d’information qatari Watanserb, Mohamad Al-Khodari, âgé de 81 ans, est séquestré depuis 5 mois. Ayant été le premier représentant du Hamas en Arabie, il avait été chargé de gérer la relation avec les autorités saoudiennes depuis plus de 20 ans.
D’autres palestiniens résidents en Arabie et connus pour leur soutien à ce mouvement de résistance ont également été arrêtés.
L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme a pour sa part fait part que Riyad séquestre arbitrairement quelque 60 palestiniens. Il s’agit d’étudiants, de professeurs universitaires, d’hommes d’affaires et de pèlerins. Il leur a été interdit de rentrer en contact avec les membres de leur famille ou même de contacter leur avocat. Leurs biens leur ont été confisqués, indique cette organisation dont le siège se trouve à Genève.
Selon plusieurs observateurs arabes, l’Arabie saoudite voudrait surtout assiéger l’action sociale du Hamas sur son sol. Elle met l’accent dans ses arrestations sur ceux qui font la collecte de fonds pour la bande de Gaza, fief du Hamas et qui fait l’objet d’un embargo concerté par Israël et l’égypte.
« Le soutien provenant de l’Arabie a été arrêté, et tous ceux qui étaient en lien avec la structure financière du mouvement ont été captures », a révélé l’analyste politique Taysir Moyahcen pour l’agence turque Anatolie.
Selon lui, ces arrestations sont surtout liées au rapprochement entre le Hamas et l’Iran. La République islamique d’Iran est présentée dans la propagande saoudienne officielle comme son ennemi numéro un. D’autant que la politique de Téhéran diverge diamétralement de celle de Riyad sur le conflit avec l’entité sioniste. Elle prone la pleine restitution des droits du peuple palestinien sur sa partie.
Elles sont surtout en lien avec la politique de normalisation avec l’entité sioniste entamée par l’Arabie saoudite et qui porte atteinte aux intérêts du peuple palestinien qui voit se dissiper sous leurs yeux le rêve d’un Etat palestinien en bonne et due forme.
Un auteur saoudien connu pour ses liens étroits avec la Cour royale du roi Salmane a imputé aux Palestiniens la responsabilité de la déclaration faite par le Premier ministre israélien benjamin Netanyahu de vouloir annexer la vallée du Jourdain, dès qu’il est élu.
« Al-Quds a été annexé par Israël, le Golan est devenue une partie d’Israël, et voilà Netanyahu qui annexe d’autres pans de la Cisjordanie. Il faut s’attendre au pire. Alors que les dirigeants palestiniens se noient dans le jeu politique », a tweeté Turki al-Hamad. Passant outre des positions de son pays et d’autres pays du Golfe qui ont sournoisement oeuvré pour affaiblir la résistance anti israélienne.
Ce qui n’a pas échappé à d’autres tweeters arabes bien avisés.
« Tout ceci se passe parce que des dirigeants arabes – surtout Mohamad ben Zayed et Mohamad ben Salmane- ont travaillé comme une cinquième colonne chez le projet américano-sioniste, provoquant des guerres et des renversements, et soutenant les criminels dans de nombreux pays arabes. Ils ont allumé des guerres pour illuminer la voie au projet sioniste », a pour sa part répondu Fahd al-Ghafili.