Avec un « travel ban » qui rappelle son premier mandat, Donald Trump a décidé d’interdire aux ressortissants de 12 pays d’entrer aux Etats-Unis sous prétexte de « protéger » le pays de « terroristes étrangers ».
Il a invoqué dans une vidéo une récente attaque dans le Colorado, contre une manifestation pro-israélienne, pour justifier sa décision.
L’interdiction, qui sera effective le 9 juin, s’applique à l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Erythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen, selon un texte rendu public par la Maison Blanche.
Sept autres pays sont par ailleurs visés par des restrictions: le Burundi, Cuba, le Laos, le Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela.
Des exceptions sont prévues pour les détenteurs de certains visas et pour des personnes dont le voyage aux Etats-Unis « sert l’intérêt national ».
Le Venezuela a averti mercredi ses ressortissants que voyager aux Etats-Unis représentait un « grand risque ».
La liste ne comporte pas l’Egypte, pays d’origine de l’homme de 45 ans accusé de l’attaque par laquelle Donald Trump justifie sa décision.
Dans une vidéo publiée sur X, le président américain a estimé que « la récente attaque dans le Colorado (ouest), avait mis en évidence les dangers extrêmes que représente pour (les Etats-Unis) l’entrée de ressortissants étrangers qui n’ont pas été correctement contrôlés ».
« Nous ne voulons pas d’eux », a-t-il ajouté.
Donald Trump a comparé son nouveau « travel ban » aux « restrictions efficaces » qu’il avait imposées à un certain nombre de pays, principalement musulmans, au cours de son premier mandat (2017-2021) et qui, selon lui, avaient empêché les États-Unis de subir des attaques qui s’étaient produites en Europe.
Les Universités de Harvard et Columbia de nouveau dans le collimateur de Trump
Donald Trump a également annoncé mercredi qu’il interdisait les visas des étudiants étrangers devant intégrer Harvard, une escalade supplémentaire dans son conflit contre les institutions universitaires américaines qu’il accuse notamment de promouvoir les idées de gauche.
« Je suis arrivé à la conclusion qu’il est nécessaire de restreindre l’entrée aux ressortissants étrangers qui cherchent à venir aux Etats-Unis pour participer, exclusivement ou en grande partie, à un programme d’études de l’université Harvard (…) », a indiqué le président américain dans un communiqué.
Les étudiants étrangers actuellement inscrits à Harvard, l’université la plus ancienne des États-Unis et l’une des mieux classées au monde, feront l’objet d’un examen et pourraient voir leurs visas «révoqués», selon le texte.
«Harvard continuera à protéger ses étudiants étrangers»
Harvard a aussitôt dénoncé ce qu’elle qualifie de «représailles». «Il s’agit d’une nouvelle mesure de représailles illégale prise par l’administration en violation des droits au Premier amendement (de la Constitution américaine, qui protège la liberté d’expression) de Harvard.
Harvard continuera à protéger ses étudiants étrangers», a déclaré un porte-parole de l’université.
Cette annonce survient le même jour que la menace par le gouvernement de Donald Trump de retirer à l’université Columbia son accréditation. Il l’accuse, comme Harvard, d’avoir permis dans leur enceinte les manifestations étudiantes contre la guerre génocidaire israélienne à Gaza et de ne pas ‘avoir suffisamment protégé des étudiants juifs’.