Les dockers du port de Marseille-Fos, dans le sud-est de la France, qui avaient déjà refusé mercredi de charger sur un navire à destination d’Israël un conteneur rempli de composants militaires, en ont bloqué un troisième jeudi, destiné au même navire, expliquant ne pas vouloir « être complices de massacres ».
« C’est avec écoeurement que nous avons découvert (jeudi) deux autres conteneurs qui devaient embarquer sur le Contship Era » et qui contiendraient des « tubes de canons fabriqués par la société Aubert et Duval à Firminy » (ouest), a alerté dans un communiqué le syndicat CGT des dockers et personnels portuaires du Golfe de Fos.
Mercredi, les dockers avaient déjà refusé de charger à bord de ce navire, en partance pour Haïfa en Israël, des pièces pour fusils mitrailleurs fabriquées par l’entreprise marseillaise Eurolinks, afin de ne pas « participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien ».
« Les travailleurs du port de Fos ne veulent pas être complices de massacres », écrit le syndicat jeudi.
Selon la Fédération CGT des services publics, « les dockers italiens du port de Gênes ont décidé de prendre le relais des dockers français ».
Sur sa page Facebook, un groupe de dockers génois a annoncé qu’il bloquerait l’activité du port italien vendredi à 15h00 (13H00 GMT).
Selon la CGT, le conteneur bloqué mercredi contenait 19 palettes de maillons, ces petites pièces métalliques permettant aux fusils mitrailleurs de tirer en rafale.
L’exportation de ces maillons avait été évoquée dès mars 2024 par le site d’investigation Disclose et le média local Marsactu, selon qui ils seront « susceptibles d’être utilisés contre des civils dans la bande de Gaza ».
Le ministère des Armées français a indiqué jeudi que leur licence prévoit qu’elles soient réexportées en totalité vers la France et d’autres pays partenaires.
« Aubert & Duval vend des tubes en acier à (l’entreprise israélienne) Elbit Systems qui les transforme. La licence d’exportation de matériel de guerre accordée par l’Etat français à Aubert & Duval prévoit explicitement que le produit final (…) soit réexporté à des forces armées qui ne sont pas celles d’Israël. Aubert & Duval ne vend donc aucun matériel militaire destiné aux forces armées israéliennes », a prétendu l’entreprise auprès de l’AFP.
Contacté, Eurolinks n’a pas donné suite.
La guerre génocidaire israélienne lancée contre Gaza, depuis octobre 2023, a couté la vie à 54.607 Palestiniens, en majorité des enfants et des femmes.