Le gouvernement irakien, conscient du plan américain de semer la zizanie au sein de la société fait tout son possible pour le faire échouer.
Bien qu’il faille prendre en considération les revendications du peuple irakien qui réclame une vraie lutte contre la corruption et le manque de services publics, ce qui se passe ces jours-ci à Bagdad et dans les provinces du Sud semble être exploité par les Américains. Et cela n’a pas échappé au gouvernement irakien.
« Depuis le début des manifestations, les protestataires n’ont pas suivi un objectif bien précis. Certains d’entre eux exprimaient leur colère contre leurs moyens de subsistance modestes tandis que d’autres étaient des saboteurs obéissant à des scénarios et des plans plus que suspects. Ce sont ces derniers qui sont responsables de la transformation des manifestations pacifiques en violences, sabotages et chaos », ont déclaré au quotidien libanais Al-Akhbar des sources sécuritaires.
« Exaspérés par une classe politique corrompue et incapable de fournir un minimum de services, les protestataires réclament un examen radical de ce problème qui est la propagation de la corruption dans les organes gouvernementaux. Ils croient qu’il n’y a pas de véritable lutte contre la corruption en Irak. Mais tous ces problèmes qui persistent depuis l’occupation américaine de 2003 semblent aujourd’hui avoir préparé le terrain aux officiers, politiciens, élites et journalistes qui suivent le plan américain et que l’ambassade américaine provoque en cas de besoin », ajoute Al-Akhbar.
« Ce plan a été dévoilé il y a 3 mois en coopération avec des services de renseignement. Ce plan prévoyait de provoquer des manifestations au nom de revendications populaires et de les faire ensuite dégénérer en violences, insécurité et chaos», ont précisé les sources.
« Cela débouchera certainement sur des affrontements opposant le peuple aux forces de sécurité. Et simultanément à ces manifestations une vaste couverture médiatique interviendra. À la fin de cette crise montée de toutes pièces avec la coopération des Américains un commandant militaire populaire prendra les rênes du gouvernement du salut national et les États-Unis étendront ainsi leur emprise sur l’Irak », ont averti les mêmes sources.
Mesures pour neutraliser le plan US
Depuis le début de ce mois-ci, le Premier ministre irakien, Adel Abdel-Mahdi, a pris les mesures suivantes en vue de neutraliser le plan américain :
1 : Prendre le contrôle des organes de sécurité et militaires et les nettoyer de toutes les personnes suspectes.
2 : Prendre le contrôle de la situation sur le terrain dans 18 provinces et présenter les lignes rouges du gouvernement.
3 : Mettre en œuvre les plans et les initiatives gouvernementaux censés apaiser la colère du peuple.
4 : Soutenir les manifestants pacifistes qui réclament la liberté d’expression, la lutte contre la corruption et la traduction en justice des corrompus.
« La situation dans plusieurs provinces méridionales est sous contrôle. Des agissements sporadiques ont eu lieu à Bagdad et dans la province de Zi-Qar mais la situation globale est sous le contrôle des forces de sécurité », ont assuré les sources sécuritaires.
Levée du couvre-feu à Bagdad samedi à l’aube
Entre-temps, le Premier ministre irakien a ordonné la levée du couvre-feu à Bagdad à compter de ce samedi 05H00 locales (02H00 GMT).
Le couvre-feu à Bagdad avait été imposé jeudi 3 octobre à l’aube. Cette mesure reste en vigueur dans d’autres régions situées dans le sud du pays.
Sadr réclame la démission du gouvernement, des élections anticipées
Parallèlement, le dirigeant irakien Moqtada Sadr a appelé vendredi 4 octobre à la démission du gouvernement d’Adel Abdel Mahdi et à des élections anticipées, selon son bureau.
« Pour éviter davantage d’effusion de sang irakien, le gouvernement doit démissionner et des élections anticipées doivent se tenir sous supervision de l’ONU », a indiqué dans une lettre diffusée par son bureau. Rappelons que la formation politique de M. Sadr fait partie de la coalition gouvernementale.
Sources: PressTV + AFP