L’Arabie saoudite étudie l’offre de cessez-le-feu des forces yéménites (armée + Ansarullah) qui pourrait relancer les efforts pour mettre fin à un conflit dévastateur sur le plan humain, mais aussi pour l’image de Ryad.
Les représentants des forces yéménites, qui contrôlent Sanaa depuis septembre 2014 et une bonne part du territoire yéménite, ont proposé il y a deux semaines de mettre fin aux tirs de missiles et aux raids de drones en Arabie saoudite à condition que la coalition formée par le royaume wahhabite arrête ses agressions et observe également une trêve.
Ryad n’a pour le moment pas répondu à cette offre, mais envisage sérieusement une forme de cessez-le-feu, selon trois sources diplomatiques et deux autres proches du dossier.
Les alliés occidentaux de l’Arabie -embourbée dans la guerre au Yémen-, notamment ceux qui fournissent des armes et des renseignements à la coalition, font pression en faveur d’un règlement du conflit.
D’après deux des sources interrogées par Reuters, les frappes saoudiennes contre le Yémen ont considérablement diminué et il y a de bonnes raisons d’être optimiste.
Le prince Khaled ben Salman, vice-ministre saoudien de la Défense, a déclaré, le jeudi 4 octobre, sur Twitter que le royaume considérait l’offre des forces yéménites « de manière positive ».
Dans un entretien accordé à CBS et diffusé dimanche dernier, le prince Mohammed ben Salman, héritier du trône, parlait, lui, d' »un pas positif en faveur d’un dialogue politique plus sérieux et plus actif », ajoutant que son pays multipliait « les initiatives pour une solution politique au Yémen » et qu’il espérait « qu’elle vienne rapidement ».
Il convient de noter que le Conseil politique suprême du Yémen a prévenu, le jeudi 3 octobre, l’Arabie en cas du refus de la proposition de trêve. « Les préparatifs des opérations à grande échelle sont en cours. L’objectif en est de préparer des frappes intensives aptes à écraser l’agresseur, si les efforts politiques initiés par Mahdi al-Machat, chef du Conseil politique suprême du Yémen n’aboutissent pas ».
Le 21 septembre, M.al-Machat a fait part de la disponibilité de l’armée yéménite et d’Ansarullah de cesser des frappes aux missiles balistiques et aux drones contre l’Arabie saoudite, si cette dernière mettait un terme à ses agressions contre le Yémen. Cette proposition intervient une semaine après une frappe aux drones spectaculaire contre les installations pétrolières saoudiennes d’Aramco.
Sources: Avec Reuters